Alice Hoffman

Un mariage contre nature

Slatkine & Cie

Genève, 2016
bibliothèque insulaire
   
des femmes et des îles

parutions 2016

Un mariage contre nature / Alice Hoffman ; trad. de l'anglais (Etats-Unis) par Nadine Gassie ; préface de Claire Durand-Ruel. - Genève : Slatkine & Cie, 2016. - 413 p. ; 23 cm.
ISBN 978-2-88944-022-1
NOTE DE L'ÉDITEUR : Elle s’appelle Rachel et vit au paradis.

C’est à Saint-Thomas, une île caraïbe, à la fin du XVIIIe siècle. Comme beaucoup de familles chassées par les pogroms, les Manzana Pomié, se sont réfugiés là, dans ce comptoir danois où tous vivent dans le rêve et la vénération de la France.

Rachel l’enfant sauvage grandit, épouse Isaac Petit, veuf, trois enfants, lui en donne trois autres. Isaac meurt alors qu’elle attend le quatrième. Rachel élève les sept, reprend le commerce de son mari, elle a 29 ans. Pour l’aider, elle fait appel à un neveu, Frédéric, 22 ans, s’éprend de lui, attend un nouvel enfant, veut se marier. La communauté s’y oppose. Le couple tient tête, ils auront trois autres fils, Alfred, Aaron et Camille. Tous portent le nom de leur père, Pissarro.

L’histoire commence.

❙ Alice Hoffman vit à Boston. Elle est l’auteur de 39 romans, dont 18 publiés en français.
Au portrait d'une femme de tempérament, l'auteur mêle les éléments d'une réflexion sur l'insularité — Rachel rêve de quitter l'île comme le fera plus tard son fils. L'accent mis sur une perception aiguë, douloureuse, de la claustration insulaire entre en résonnance avec le repli sur elle-même de la communauté juive de l'île qui se tient volontairement à distance des autres communautés dans un espace géographique et social exigu.

Rachel parvient à se dégager, sans reniement, des contraintes de son milieu social et familial et à forcer la voie de son rêve continental ; elle peut terminer son existence à Paris où son fils Camille l'a précédé.

Dans sa dernière partie, le roman fait une place à ce dernier. La préface de Claire Durand-Ruel, spécialiste du peintre, éclaire le parcours de Camille Pissarro qui, contrairement à sa mère, a tourné le dos à la vie bourgeoise en quittant l'île de son enfance 1.
       
1.« Étant à Saint-Thomas, en 52, commis bien payé, je quittais tout et filais à Caracas, afin de rompre le câble qui m'attachait à la vie bourgeoise. Ce que j'ai souffert est inouï, c'est évident, mais j'ai vécu. » — Camille Pissaro, cité par Claire Durand-Ruel, Préface, p. 15.
EXTRAIT Il semblait qu'il régnât ici une solitude inéluctable. Les chauves-souris au-dessus de nos têtes, le vent venant d’Afrique, le grondement des vagues. C’était comme si nous nous tenions au bord du monde connu et pouvions choir à tout moment dans les ténèbres. Lorsque nous étions dehors (…), personne ne savait où nous étions.

p. 30
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Alice Hoffman, « The marriage of opposites », New York : Simon and Schuster, 2015
  • Claire Durand-Ruel Snollaerts et Christophe Duvivier (dir.), « Camille Pissarro : le premier des impressionnistes », Vanves : Hazan, Paris : Musée Marmottan, 2017
  • Derek Walcott, « Le chien de Tiepolo : Poème à Camille Pissarro », Monaco : Ed. du Rocher (Anatolia), 2004

mise-à-jour : 24 juillet 2017
Alice Hoffman : Un mariage contre nature
Camille Pissarro au Musée Marmottan (Paris, 2017)
Rétrospective Camille Pissarro
Paris • Musée Marmottan
23 février ➢ 2 juillet 2017
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