8ème édition du Prix du Livre Insulaire
(Ouessant 2006)
ouvrage sélectionné |
Sarmiento de Gamboa,
navigateur et cosmographe : l'homme du détroit de
Magellan / Jean Guillou. - Beauvoir-sur-Mer :
L'Étrave, 2006. 118 p. : ill ;
22 cm. - (Sous la lune et les étoiles).
ISBN 2-909599-76-2
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Né en 1530 à
Alcalá de Henares 1, Sarmiento de Gamboa est un de ces aventuriers
tenaces grâce auxquels l'Espagne du XVIe
siècle a pu rêver de se tailler un vaste empire
maritime dans les mers du Sud. Soldat, navigateur et cosmographe, il
s'embarque en 1555 pour les colonies d'Amérique du Sud
après avoir participé à la guerre des
Flandres.
En 1567, il est de la première
expédition conduite par Alvaro de Mendaña 2 dans le but de découvrir, quelque part
à l'ouest du Pérou, les îles
d'Ophir, que
l'on croyait riches de fabuleuses mines d'or et d'argent. Au terme du
voyage, les Espagnols prennent effectivement pied sur un groupe
d'îles — les îles Salomon, Malaita,
Florida,
Guadalcanal, … Mais le bilan de l'entreprise
apparaît
plus que médiocre ; il est possible que Gamboa,
fasciné à l'idée de
découvrir la Terra Australis Incognita qui
hantait alors tous les esprits en porte pour une part la
responsabilité.
Plus tard, Gamboa tentera de
nouveau sa chance sur mer ; notamment en tentant sans plus de
succès d'établir une colonie espagnole dans le
détroit de Magellan ; en 1586 alors qu'il se rend
en Espagne pour solliciter l'aide de Philippe II il est
attaqué par des corsaires anglais au larges des
Açores et fait prisonnier, transféré
à Londres puis emprisonné en France. De retour en
Espagne en 1590, on perd sa trace peu après.
1. | Cervantes, né en 1547, est lui aussi originaire de cette ville de Nouvelle Castille, à l'est de Madrid. | 2. | Dans un second voyage, en 1595-1596, Alvaro de Mendaña
découvre le groupe sud des îles Marquises et poursuit sa
route vers les îles Salomon ; il meurt à Santa Cruz en
1595 et l'expédition, par ailleurs humainement
désastreuse, se poursuit sous l'autorité de sa femme, doña Ysabel Barreto. |
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EXTRAIT |
Il est certain qu'à partir de 1550, en
Espagne ou au Pérou, tous ceux que passionnaient la
légende des îles de l'Ouest, où le roi
Salomon puisait ses richesses, utilisaient le nom de Salomon pour
désigner de mythiques eldorados.
Un rapport du magistrat Juan de Orosco
daté du 20 mars 1569, de Guadalajara, en Espagne, mentionne
le retour de l'expédition Mendaña sur la
côte du Mexique et la découverte des
îles de l'Ouest, ou « îles
Salomon ». Cette découverte
était attribuée indifféremment
à Mendaña ou à Sarmiento de Gamboa. Si
l'expédition Mendaña avait prouvé
l'existence de ces îles qui portaient le nom d'un roi
prestigieux au sage jugement, il n'en était pas de
même de leur situation géographique ; de
multiples invraisemblances allaient pendant deux siècles
s'inscrire sur les cartes.
☐ p. 41
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Moi, Jean Guillou, second
chirurgien de l'Astrolabe »,
Beauvoir-sur-Mer : Éd. de l'Étrave (Sous
la lune et les étoiles), 1999
- « Peter
Dillon, capitaine des mers du Sud : le découvreur
des restes de La Pérouse »,
Beauvoir-sur-Mer : Éd. de l'Étrave (Sous
la lune et les étoiles), 2000
- « L'odyssée
d'Ann Smith : le destin d'une femme qui croisa celui de
l'expédition La Pérouse »,
Beauvoir-sur-Mer : Éd. de l'Étrave (Sous
la lune et les étoiles), 2002
- « Aventures
dans les mers du Sud : marins, explorateurs et trafiquants au
coeur du Pacifique », Beauvoir-sur-Mer :
Éd. de l'Étrave (Sous la lune et les
étoiles), 2003
- « Echos du Grand océan »,
Verrières : Éd. de l'Étrave, 2006
- « Les
mers du Sud m'ont raconté »,
Beauvoir-sur-Mer : Éd. de l'Étrave, 2008
- « La
Pérouse, et après : dernières
nouvelles du
mystère de L'Astrolabe »,
Paris : L'Harmattan (Lettres du Pacifique, 33), 2011
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mise-à-jour : 28 février 2020 |
Jean Guillou L'écrivain du Pacifique a levé l'ancre pour son dernier voyage en 2014 à l'âge de quatre-vingt-dix-huit ans. |
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