Jean Grenier

Les îles, préface d'Albert Camus

Gallimard - L'Imaginaire, 11

Paris, 1977

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errances
Kerguelen
Les îles / Jean Grenier ; préface d'Albert Camus. - Paris : Gallimard, 1977. - 155 p. ; 19 cm. - (L'Imaginaire, 11).
ISBN 2-07-029776-4

ALBERT CAMUS : […]

Le voyage décrit par Grenier est un voyage dans l'imaginaire et l'invisible, une quête d'île en île, comme celle que Melville, avec d'autres moyens, a illustrée dans Mardi. L'animal jouit et meurt, l'homme s'émerveille et meurt, où est le port ? Voilà la question qui résonne dans tout le livre. Elle n'y reçoit, à vrai dire, qu'une réponse indirecte. Grenier, comme Melville, termine en effet son voyage par une méditation sur l'absolu et le divin. A propos des Hindous, il nous parle d'un port qu'on ne peut nommer, ni localiser, d'une autre île, mais à jamais lointaine, et déserte à sa manière.

[…]

Préface, pp. 11-12

JEAN-PAUL KAUFFMANN : Dans son livre intitulé Iles, Grenier écrit : « On peut donc voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver et se reconnaître. Quand on fait cette reconnaissance, ajoute-t-il, le voyage est achevé. » L'un des chapitres de Iles s'intitule Les îles Kerguelen, et ce qui est passionnant dans cette histoire, c'est qu'à aucun moment Grenier ne parle des Kerguelen. Mais alors, pourquoi avoir choisi ce titre ? Mystère. En tout cas il s'est reconnu dans ce nom. Et cette « fausse reconnaissance » est la plus vraie de toutes. Il s'est reconnu dans cet archipel parce qu'il pressentait une vérité cachée faite d'isolement, de solitude et de méditation, que seule l'île peut résumer.

« Les Kerguelen, nouvelle " utopie " », in Louis Brigand (dir.), D'île en île, l'archipel du conservatoire, Paris : Conservatoire du littoral, 1995 — p. 66.

EXTRAIT

Fleurs qui flottez sur la mer et qu'on aperçoit au moment où on y pense le moins, algues, cadavres, mouettes endormies, vous que l'on fend de l'étrave, ah, mes îles fortunées ! Surprises du matin, espérances du soir — vous reverrai-je encore quelques fois ? Vous seules qui me délivrez de moi et en qui je puis me reconnaître. Miroirs sans tain, cieux sans lumière, amours sans objet.

Les îles fortunées, p. 93

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Les îles », Paris : Gallimard, 1933
  • « Les îles » préface d'Albert Camus, Paris : Gallimard, 1959
  • « Les îles de Grenier et Kijno, manuscrit retrouvé » préface d'Albert Camus et présentation de Renaud Faroux, Paris : Somogy, 2018

mise-à-jour : 21 février 2018

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