8ème édition du Prix du
Livre Insulaire
(Ouessant 2006)
ouvrage sélectionné |
Vers un
développement citoyen : perspectives
d'émancipation pour la Nouvelle-Calédonie /
Mathias Chauchat ; avec la participation de Cécile
Perret. - Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 2006.
- 229 p. ; 24 cm.
ISBN 2-7061-1338-3
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PIERRE
VÉRIN : Ce
livre de Mathias Chauchat est un remède contre
l'asthénie insulaire. Il est frappant qu'il ne soit question
dans l'outre-mer que de cadeaux fiscaux et de nouveaux
chèques à signer. Alors que la France
connaît une crise financière, politique et morale
qui n'a guère de précédent, on vit
outre-mer dans un monde virtuel, s'éloignant de plus en plus
du monde réel. Bref, les îles insouciantes sont
à la veille d'un tsunami, financier cette fois.
L'intuition originelle des
auteurs est de réfléchir à la fois aux
conséquences inévitables de la
« nouvelle pauvreté »
de l'Etat qui va faire cesser prochainement l'injection aveugle de
crédits publics et à ce que pourrait
concrètement signifier une préparation
à l'émancipation de la
Nouvelle-Calédonie ce qui, il faut le rappeler, est but
commun aux trois partenaires (Etat, Indépendantistes et
Rassemblement) inscrit dans l'accord de Nouméa [1998]. Trois
thèmes sont proposés : institutions,
finances publiques et économie. […] L'ouvrage
aborde ainsi les trois questions de la collégialité,
une des clés du système
politique calédonien, de la fiscalité, une
des clés de la construction citoyenne et des surrémunérations
publiques, une des clés de la
dépendance.
Or en
Nouvelle-Calédonie on vit aujourd'hui, selon les auteurs,
une cécité étonnante. Pourquoi
s'inquiéter alors que les usines de nickel
amèneraient la prospérité ?
C'est justement le moment pour faire des réformes. La bonne
conjoncture actuelle repose sur des facteurs multiples qui,
actuellement, se conjuguent, mais ne resteront pas liés
indéfiniment : les transferts croissants de la
France aux ménages, les cours élevés
du nickel, la bulle immobilière avec des taux
exceptionnellement bas, un certain flux migratoire et l'oubli du risque
politique en Nouvelle-Calédonie, particulièrement
pour les jeunes et les nouveaux arrivants. Ces facteurs ne
s'additionneront pas éternellement. Il faut
préparer l'avenir, anticiper les retournements de
conjoncture pendant que c'est possible, sinon facile. La construction
des usines doit fournir le déclic qui a manqué
jusqu'à présent. […]
C'est un livre de
solidarité, de justice sociale et l'amorce d'une vraie
réflexion sur le « destin commun
calédonien » auquel nous invite l'accord
de Nouméa, au-delà des profondes
inégalités historiques, ethniques, patrimoniales
et culturelles du Caillou comme des discours nébuleux.
☐ Tahiti Pacifique Magazine
180 | avril | 2006
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SOMMAIRE
(résumé) |
Introduction
Ch. I
— La collégialité contre le
désordre
[...]
La collégialité calédonienne
suggère l'existence d'un « droit de veto
implicite » des grandes formations sur une
décision de l'exécutif, lorsqu'elle susciterait
une hostilité manifeste, et d'une retenue
parallèle de celui-ci à passer en force sur un
tel dossier. Retenue majoritaire et veto minoritaire sur l'essentiel,
c'est sans doute là l'équation possible de la
démocratie de concordance. Il revient aux élus de
forger ensemble une « coutume
constitutionnelle », qui sera unanimement
acceptée parce que considérée comme la
règle de droit.
☐ p. 16
|
- Un
exercice de concordance
- La
collégialité contre le régime
d'assemblée
Ch. II
— Construire la citoyenneté par la
réforme fiscale
[...]
Il conviendrait de remodeler l'impôt sur le revenu,
créer une cotisation sociale
généralisée sur tous les revenus,
sortir de la fiscalité de
« porte » par la TVA et mettre
fin aux absurdités des niches fiscales. La
défiscalisation, loin d'être un instrument
magique, est le moyen le plus efficace pour transformer de l'argent
public en argent privé, sans construire rien de durable.
☐ p. 65
|
- Le
retour au civisme fiscal par la simplification de l'impôt
- La
suppression des « niches
fiscales »
Ch. III
— Désindexer pour un
développement durable (Mathias Chauchat
et Cécile Perret)
Ce
sont bien les administrations publiques qui
contribuent d'abord au PNB calédonien. Le secteur de la mine
« de l'île
métallurgique » n'y participe qu'aux
alentours de 10 % avec de fortes variations conjoncturelles.
L'agriculture est devenue marginale. L'économie
calédonienne reste une économie de la rente
publique. Comme la France est droguée à
l'emprunt, la Calédonie est
« accro » à
l'indexation.
Les surrémunérations sont un héritage
de la France d'outre-mer. Elles coûtent de plus en plus cher
à une France de plus en plus endettée. Donner
toujours plus aux ménages est un mauvais instrument de
développement. Il faut avoir le courage d'y mettre fin pour
construire une économie fondée sur le
réel. Le renforcement d'une base industrielle du pays par la
construction des usines de nickel pourrait permettre de fournir le
déclic qui a manqué jusqu'à
présent.
☐ p. 137
|
- Un
mauvais instrument de développement
- Lutter
contre les surrémunérations
Annexes
- La
« petite » alternance du 9 mai
2004 : une instabilité pour durer
- L'unité
de commandement
- Règlement
intérieur du gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie adopté le 22 juillet 2004
- Note
de service de la présidente du gouvernement du 30
août 2004 sur le fonctionnement du gouvernement
- Le
corps électoral en Nouvelle-Calédonie
- La
situation des fonctionnaires de l'État en
Nouvelle-Calédonie
Bibliographie
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « L'avenir institutionnel de la
Nouvelle-Calédonie » Actes du colloque des 17 &
18 Novembre 2017, sous la dir. de Jean-Marc Boyer, Mathias Chauchat,
Géraldine Giraudeau, Samuel Gorohouna, Caroline Gravelat et
Catherine Ris, Nouméa : Presses universitaires de la
Nouvelle-Calédonie (Laboratoire de recherches juridiques et
économiques), 2018
- « Les
institutions en Nouvelle-Calédonie : institutions
politiques et administratives »,
Nouméa :
SCEREN, CDP Nouvelle-Calédonie (Université), 2011
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mise-à-jour : 24 novembre 2021 |
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