Miguel street / V.S.
Naipaul ; trad. de l'anglais par Pauline Verdun. -
Paris : Gallimard, 1999. - 241 p. ;
19 cm. - (L'Imaginaire, 410).
ISBN 2-07-075698-X
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Pour
l'étranger qui passe en voiture, Miguel Street n'est que
l'image sordide de l'un des innombrables quartiers miséreux
de Port of Spain, île de la Trinité, entre les
années 1939 et 1947. Mais pour ceux qui y vivent, c'est un
monde plein de ressources, brillant, coloré,
unique ; un univers où toutes les
excentricités sont possibles.
L'étrangeté
des personnages, leur tristesse, leur folie, leurs comportements
comiques, leurs mésaventures, tout ceci nous est
conté avec humour, et partout transparaît une
étrange bonhomie qui nous fait apprécier les
faits divers de Miguel Street.
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JEAN-PIERRE
NAUGRETTE :
L'écrivain britannique d'origine indienne a reçu,
jeudi 11 octobre, le prix Nobel de littérature 2001. La
cérémonie de remise des récompenses
aura lieu le 10 décembre, à l'hôtel de
ville de Stockholm, en présence du roi de Suède,
Carl XVI Gustav.
Né à
Trinidad le 17 août 1932, Sir Vidiadhar (Vidia) Surajprasad
Naipaul vient d'une famille d'origine indienne
émigrée aux Antilles : son
grand-père émigra de l'Uttar Pradesh pour
s'employer dans les plantations comme ouvrier agricole. Son
père, Seepersad, un journaliste brahmane travaillant
à Port of Spain, écrivait des nouvelles. Son
frère Shiva, mort en 1985, fut également
romancier. L'un de ses neveux n'est autre que le romancier de langue
anglaise Neil Bissoondath, installé aujourd'hui au Canada.
C'est dire si, très
tôt, l'appel de la culture, de la littérature et
de l'écriture le disputa aux origines et aux racines
familiales, qui, de toute façon, ne pouvaient
qu'être décalées pour ces Indiens
brahmanes vivant comme des exilés : celui qui se
définit volontiers comme « sans
passé, sans ancêtres, sans attaches, sans
racines » sait de quoi il parle, si l'on entend par
là qu'à la naissance, il y a ce léger
décalage, ce regard sur cette société
trinitéenne postcoloniale si profondément
divisée en ethnies, en castes, en classes (Indiens, Noirs,
métis, musulmans …) qui se
déchirent à l'envi. Face aux particularismes
locaux, Naipaul comme beaucoup des siens sera hanté par
l'universalité du monde, qui passe par l'acquisition de la
langue et de la culture anglaises comme moyens de s'extraire de cette
région sans avenir : s'il faut devenir
écrivain, tout, aime-t-il à
répéter, sauf un écrivain des
Antilles, où « rien de grand n'a jamais
été
créé ». Le prix Nobel qui
récompense aujourd'hui ce grand écrivain de la
langue anglaise devrait être, pour lui, avant tout, signe et
statut d'universalité.
[…]
☐
Le Monde, 15
octobre 2001
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Miguel
street », Londres : A. Deutsch, 1959
- « Miguel
street »
trad. par Pauline Verdun,
Paris : Gallimard (Du monde entier), 1967
- « Miguel
street »
trad. par Pauline Verdun,
Paris : UGE (10/18 Domaine étranger, 2530), 1994
- «
Miguel street » trad. par Pauline Verdun avec une
préface
inédite de l'auteur, Paris : Gallimard (L'Imaginaire, 620),
2011
|
- « La moitié d'une vie »,
Paris : Plon (Feux croisés), 2002 ; 10/18
(Domaine étranger, 3700), 2004
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mise-à-jour : 27
août 2018 |
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