Paroles et écritures
: anthologie de la littérature néo-calédonienne
/ François Bogliolo. - Nouméa : Éd.
du Cagou, 1994. - 264 p. : ill. ; 27 cm.
|
NOTE DE L'ÉDITEUR
: Dans toutes les civilisations, la littérature est sans doute
l'élément primordial du patrimoine culturel. En
Nouvelle-Calédonie comme ailleurs, elle est le reflet de la
population et, à ce titre, le résultat des
différents flux migratoires qui ont touché le territoire.
C'est
cette littérature, creuset d'oralité, d'influences,
d'idées et de culture, que nous vous proposons de
découvrir dans cette anthologie Paroles et Écritures.
Après
un panorama de la littérature orale, voilà les
œuvres de la littérature écrite,
présentée depuis l'arrivée officielle de la langue
française jusqu'à nos jours.
L'occasion pour
chacun d'aller à la rencontre de textes ou d'auteurs
déjà célèbres, et d'autres injustement
méconnus.
|
EXTRAIT |
NOTRE
LIBRAIRIE, n° 134, mai-août 1998 : […]
De nombreux textes de l'anthologie
[…] sont écrits du point de vue du colonisateur. Quelques-uns
d'entre eux ne manquent ni d'ironie ni d'humour. Mais cela suffit-il
à inscrire ces productions plutôt exotiques des
fonctionnaires, des transportés et autres déportés
comme participant de l'identité calédonienne ?
Certes, écrit l'auteur, « l'absence de leurs
voix eût laissé un vide dramatique pour la culture
calédonienne d'aujourd'hui ». […]
Soulignons cependant que la littérature
orale, abondamment représentée dans l'ouvrage,
est une émanation authentique du terroir. Il en va de
même de textes comme ceux de Jean-Marie Tjibaou, de Déwé
Gorodé ou de Nicolas Kurtovitch qui sont d'une tonalité
distincte à bien des égards […].
[...]
Pour parodier Frantz Fanon, on
pourrait dire qu'avec l'engagement de Gorodé et autres
Kurtovitch naît la littérature de combat, annonciatrice
de la littérature nationale.
[…]
Ambroise Kom | Ambroise Kom, enseignant à
Worcester (USA) s'insurge, plus qu'à demi-mot, contre
une vision englobante du concept de littérature néo-calédonienne
dont les contours sont, de fait, particulièrement délicats
à tracer. Il est possible, à l'inverse, de saluer
le défi qu'a relevé François Bogliolo en
tentant de rendre sensible la lente émergence d'une littérature
spécifique au territoire, fruit de la confrontation déséquilibrée
et douloureuse entre deux mondes. En opposition à l'analyse
réductrice — mais socialement correcte —
d'Ambroise Kom, il faut souligner les promesses nées de
cette rencontre qui est aussi celle de deux supports d'expression
— quand la parole des uns vivifie l'écrit des autres
et réciproquement. Gorodé ou Tjibaou manient le
français avec une rigueur et une vigueur que pourraient
leur envier bien des écrivains de métropole ; quant
à Kurtovitch, qui prétendrait que son écriture
ne doit rien à la Grande-Terre ? A posteriori, les
textes de Baudoux, de Mariotti et de nombreux autres apparaissent
comme autant d'étapes nécessaires, échecs
souvent, succès parfois, au fil de ce long processus de
fécondation croisée.
Jacques Bayle-Ottenheim |
|
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- François Bogliolo, « Gare
l'areu : sur les traces biographiques de Jean Mariotti,
Farino, 1901-Paris, 1975 », Nouméa : Grain
de sable, 1995
- Daufelt [Jean-Baptiste Delfaut], « Nos criminels … Le bagne en Nouvelle-Calédonie : île Nou, 1er janvier 1896 » éd. par François Bogliolo, Nouméa : Grain de sable, 1996
- Louise Michel, « Aux Amis d'Europe : Légendes et chansons de gestes canaques », éd. par François Bogliolo, Nouméa : Grain de sable, 1996
- François Bogliolo, « De
la littérature calédonienne », in Serge
Dunis (dir.), D'île
en île Pacifique, Paris : Klincksieck, 1999
- François Bogliolo, Johanne
Labarde et Lucette Letierce (éd.), « Jours
de colère, jours d'Ataï : l'insurrection de
1878, Bourail, La Foa, Bouloupari, d'après les correspondances
des Pères maristes », Nouméa :
Île de lumière, 2000
- Louise Michel, « Légendes
et chansons de gestes canaques (1875) [suivi de] Légendes
et chants de geste canaques (1885) [et de] Civilisation »
textes établis et présentés par François
Bogliolo avec la contribution de Joël Dauphiné, Lyon :
Presses universitaires de Lyon, 2006
|
|
mise-à-jour : 18 février 2013 |
| | |
|