Léon Berthaut

Fantôme de Terre-Neuve

Librairie Guénégaud

Paris, 1983
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Fantôme de Terre-Neuve [reprint de l'éd. de Paris : Flammarion, 1903] / Léon Berthaut ; dessins de Mathurin Méheut. - Paris : Librairie Guénégaud, 1983. - 346 p. : ill. ; 19 cm.
Fantôme de Terre-Neuve pourrait avoir pour sous-titre : “ poème de l'amour et de la mer ”.

Gustave Allais, Annales de Bretagne et des pays de l'ouest, 1904, 20-1, pp. 116-117 [en ligne]

Dans ce roman paru en 1903, Léon Berthaut [1864-1946] s'attache à présenter la vie quotidienne des marins bretons embarqués pour la pêche à la morue, “ ces Terre-Neuvas que trop d'armateurs pas méchants mais routiniers, paient d'un salaire dérisoire, empilent dans une caisse puante, livrent à des bateaux pourris, abrutissent et tuent par l'alcool ”.


Que pouvaient représenter les îles — Saint Pierre-et-Miquelon, Terre-Neuve — pour ces forçats harassés de travail ? Une brève escale en terre ferme — refuge précaire pour les blessés et les malades, pour les autres, derrière une porte, le réconfort de l'église, de la Maison de la Famille ou d'un bouge ; pour tous un lieu de brumes, battu par les vents.
EXTRAIT Il se vantait de connaître la question de Terre-Neuve, du French-Shore, comme pas un, “ excepté les chefs qui avaient croisé là-bas ”. Et c'état vrai ! Il citait le texte, appris par cœur, du traité d'Utrecht spécifiant que nous pouvions élever sur le rivage français de Terre-Neuve, du cap Saint-Jean au cap Raye, en passant par le Nord, “ les échafauds et cabannes nécessaires et usités pour sécher le poisson ”. “ Les Anglais, disait maître Prigent, nous cherchent querelle sous prétexte que l'on pêche le homard au French-Shore et que le homard n'est pas un poisson ; mais alors, pourquoi donc appellent-ils le homard shell-fish, c'est-à-dire poisson à carapace ? ” La preuve que les Anglais avaient tort, c'est qu'un des leurs, Charles Hamilton, gouverneur de Terre-Neuve, par une proclamation du 12 août 1822, disait que les sujets du roi de France “ devaient avoir pleine et entière jouissance de la pêche au French-Shore ”. Hamilton invitait même ses officiers, au besoin, “ à contraindre les sujets de Sa Majesté Britannique à quitter cette partie de la côte ”. Alors, quoi ? disait Prigent, qui était doué, par sa mère, de la fine logique des Normands, “ nous n'avons eu qu'un tort, celui de laisser les pêcheurs anglais s'installer à côté de nous ! ” et entêté comme un Breton qu'il était par son père : “ Pas de reculade à aucun prix ! ”

pp. 98-99
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Fantôme de Terre-Neuve » dessins de [Mathurin] Méheut, photographies du Dr Bonain, du Profr Y. Le Rouzès et de l'auteur, Paris : Ernest Flammarion, 1903

mise-à-jour : 29 avril 2019

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