La
liberté et la mort / Nikos Kazantzaki ; traduit du
grec par Gisèle Prassinos et Pierre Fridas ; postface de
Niki Stavrou. - Arles : Actes sud, 2018. - 655 p. ;
18 cm. - (Babel, 1553).
ISBN 978-2-330-10328-6
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
A Candie, ville crétoise sous domination ottomane, la
cohabitation entre Crétois et Turcs
— chrétiens et musulmans — est lourde
d'une violence toujours latente. En 1889, une sombre affaire de
vengeance et d'honneur entre deux frères ennemis va
réveiller le conflit séculaire entre les deux camps et
précipiter les événements de ce roman qui sent la
poudre, la sueur et le sang.
Du farouche capétan Michel
au fier Nouri Bey, en passant par Ventousos, le joueur de lyra, Nikos
Kazantzaki brosse le portrait de personnages forts, gouvernés
par leurs passions. A travers eux, il poursuit les réflexions
sur la liberté entamées dans son célèbre Alexis Zorba, avec le même souffle et la même profondeur. ❙ | Auteur
d'une œuvre considérable qui embrasse tous les genres
— roman, essai philosophique, théâtre et
poésie —, Nikos Kazantzaki (Héraklion,
Crète, 1883 - Fribourg-en-Brisgau, Allemagne, 1957) est
incontestablement l'une des figures les plus marquantes de la
littérature du XXe siècle. Sur sa tombe, à
Héraklion, est inscrite cette épitaphe : “ Je n'espère rien, je ne crains rien, je suis libre ”. |
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| — (…) Il se peut [que] Dieu ait écrit qu'il te laissait libre d'agir comme tu l'entends. (…) — Ah ! si c'était comme tu le dis, métropolite efendi, fit le brave Oriental, à cette heure, les Turcs et les Chrétiens vivraient comme des frères. Les Grecs travailleraient, les Turcs mangeraient et tous auraient une vie agréable.
☐ p. 209 |
Nikos
Kazantzaki s'apprêtant à mettre un terme à son
œuvre l'évoquait à un proche en parlant d'une chanson de geste
(Postface de Niki Stavrou, p. 654). Les personnages qu'il met en
scène sont robustes, rudes, vaillants, et capables parfois d'une
extrême violence. Mais c'est une terre — la
Crète — qui occupe le premier plan, dans le
froid des montagnes en hiver ou sous le vent venu d'Afrique en
été. Terre bénie pour ses fruits
— oliviers, vignes —, ses parfums
— basilic, origan, jasmin —, ses couleurs, les
richesses qu'elle prodigue généreusement.
Comme
d'autres dans le monde méditerranéen, la Crète est
une terre convoitée. Chrétiens et musulmans rêvent
d'y imposer une loi sans partage et se battent avec l'ardeur de
frères ennemis, fanatisés par une religion qui les
dépasse et les ignore. Au cours du XIXe siècle des révolutions ont tenté de chasser l'occupant : en 1821, 1834, 1841, 1854, 1878, … puis, ici, en 1889.
Pour
assurer une hégémonie fragile car toujours
obstinément contestée, le pouvoir compte sur la terreur
qu'il inspire ; et la société crétoise se
trouve partagée entre “ ceux qui
travaillent ” et “ ceux qui
mangent ” — sous les yeux de dirigeants
assez stupides pour croire, ou assez cyniques (pragmatiques ?)
pour donner à croire, que le bonheur de tous est à ce
prix.
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EXTRAIT |
L'higoumène
(…) sortit par la porte du Lazaret, à califourchon sur
son mulet gris. Il regardait le coucher du soleil, les montagnes
qu'inondait la lumière bleue ; il regardait les champs
moissonnés autour de lui, les vignes vendangées, les
oliviers chargés de fruits, la mer, et son cœur battait de
joie.
“ Comme il est beau, ce vain monde, murmurait-il, la Crète est belle et Dieu est grand ! ”
Il
allait, le long du rivage. Il traversa les Terres Rousses,
s'arrêta au khan de la veuve, but un raki et continua son chemin.
Il s'engagea sur le mont Mauvais, conduisant son mulet avec
précaution dans un sentier de chèvres, au-dessus de
l'abîme.
Il soufflait un vent léger.
L'higoumène regardait la mer qui commençait à
s'assombrir, à sa droite. Il se signa et murmura à
nouveau, le cœur apaisé : “ Comme il est
doux, ce vain monde. Comme la Crète est
belle ! … ”
Soudain (…)
☐ p. 424
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Ο
καπετάν
Μιχάλης »,
Αθήνα : εκδ.
Μαυρίδη, 1947
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- « Ascension », Paris : Cambourakis, (janvier) 2021
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mise-à-jour : 20 novembre 2020 |
| Pour quelle raison l'illustration de couverture représente-t-elle La côte d'Amalfi ? |
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