10ème
édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2008)
ouvrage
en compétition |
Verre froid /
Piergiorgio Di Cara ; trad. de l'italien par Serge Quadruppani. -
Paris : Métailié, 2007. - 215 p. ; 19 cm. - (Suites).
ISBN 978-2-86424-627-5
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NOTE DE L'ÉDITEUR :
Après avoir échappé à une tentative
d'assassinat, l'inspecteur Salvo Riccobono apprend qu'il est sur la
liste noire de Cosa Nostra. Pour le protéger, on le
transfère en Calabre. Malgré les souvenirs sanglants qui
le hantent, il tente de retrouver un équilibre en se plongeant
dans la vie quotidienne d'un commissariat de province, entre un
collègue homo fin gourmet et une policière arriviste,
sous le regard rusé d'un chef amateur de cigares. Jusqu'au jour
où une enquête de routine sur une petite affaire de drogue
va le faire affronter une autre mafia, plus féroce encore que
celle de la Sicile : la 'Ndrangheta.
Ce troisième volet des enquêtes de Salvo Riccobono fait
plus que confirmer les qualités littéraires du
commissaire antimafia Piergiogio Di Cara : en fouillant les
failles de son personnage, il ajoute une nouvelle profondeur à
une série qui a déjà séduit de très
nombreux lecteurs, en Italie comme en France et ailleurs.
❙ | Piergiorgio
Di Cara est né à Palerme en 1967. Commissaire de la
brigade antimafia de Palerme, il raconte avoir rêvé, tout
jeune, de devenir à la fois policier et romancier. |
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EXTRAITS |
Il
n'y a pas un gouvernement qui ne se remplisse la bouche de
déclarations du genre : plus de sécurité. Et
d'annoncer de profondes réformes de la gestion de la
sécurité publique. On impose la répression des
petits dealers, de manière à pouvoir dire que les
statistiques des arrestations ont augmenté et donc affirmer que
le territoire est mieux contrôlé. Ce ne sont que des
manœuvres pour abuser le citoyen, ou plutôt,
l'électeur.
☐ p. 44 |
Dans ces années-là, Palerme vivait sous une espèce
de couvre-feu style guerre mondiale. Il y avait que dalle à
faire le soir, il n'y avait pratiquement pas de bistrots. Nous, on
allait dans un club que, si j'y pense maintenant que je fais le flic,
j'en ai des frissons. Ça s'appelait Ouroboros, et c'était
un repaire de toxicos et de dealers. Mais la bière
n'était pas chère et il y avait toujours de beaux
concerts. Après, il n'y avait plus rien. On se rassemblait en
bas de chez l'un de nous, avec guitares, bongos et harmonicas, et on
passait la soirée à boire de la bière, à
jouer de la musique et à fumer des tonnes d'herbe …
On rêvait de devenir les nouveaux Doors, Bob Dylan, De
André. Moi, j'écoutais à la radio une
émission qui retransmettait les concerts du très
célèbre Folk Studio à Rome, où jouaient des
gens du genre De Gregori, ou des groupes de blues à la Roberto
Ciotti et Treves. Presque vingt ans après, j'y suis allé,
au Folk Studio, mais les proportions avaient changé, moi je
n'étais plus un hippy, je suivais le cours d'inspecteur à
Rome. Tu te rends compte, putain, comment ça tourne.
Il y a eu un peu de revenez-y avec la Pantera 1, et puis avec Orlando à la tête de la mairie.
Maintenant Palerme est une ville étrange, un mélange
d'Europe, de métropole et de banlieue. Étouffée
par les tentacules de Cosa Nostra, violentée par une aberrante
ignorance, peuplée de chemises à trois boutons au col et
avec des velléités de branchitude. Une cité
télévision.
Désolante.
☐ pp. 51-52 1. | Nom d'un puissant mouvement étudiant. Leoluca Orlando est un maire
palermitain chrétien-démocrate de gauche qui a rompu avec
la tradition de compromission mafieuse dominante dans son parti. |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Vetro freddo », Roma : E/O (Noir Mediterraneo), 2008
| - « Île
noire », Paris : Métailié (Suites),
2003
- « L'âme
à l'épaule », Paris : Métailié
(Suites), 2005
- « Hollywood Palerme », Paris : Métailié (Suites), 2010
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mise-à-jour : 26 juin 2019 |
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