Filles de la pluie :
scènes de la vie ouessantine / André
Savignon ; bois originaux de Gustave Alaux. - Paris :
J. Ferenczi et fils, 1924. - 174 p. : ill. ;
21 cm. - (Le Livre moderne illustré, 18).
|
PIERRE
MAC ORLAN :
Des hommes comme André Savignon et Kellerman l'Allemand qui
vécurent sur l'île l'ornèrent de deux
monuments impérissables : La Mer, chef-d'œuvre
de Kellerman et les Filles de la pluie, ce
livre si mélancolique dont il ne faut pas parler dans
l'île.
☐ « Brest »,
p. 56
|
JACQUES
BUREL :
Ouessant .......... ma terre promise.
Avant de la
découvrir elle m'avait fasciné. Dois-je m'en
accuser, je ne la connaissais qu'à travers le livre de
Savignon, réédité peu avant guerre. Le
livre avait disparu, les histoires lues à 17 ans
s'étaient estompées, mais le souvenir restait des
gravures sur bois en noir et blanc qui conféraient
à l'œuvre un aspect nocturne. Les filles
de la pluie y devenaient un peu celles de la nuit, et mon romantisme
adolescent y trouvait matière à rêver.
Je me hâte de
préciser qu'à Ouessant, Savignon avait mauvaise
presse. Le livre eut le Goncourt en 1912, mais en 1945 on lui en
voulait encore.
Moi pas ... C'est
grâce à lui que débarquant du Moalenez, pinasse
à moteur où j'avais voyagé en
compagnie d'une vache insensible au mal de mer, j'ai posé le
pied sur une terre « presque
intacte », avec le sentiment de remonter le temps.
☐ « Ouessant, vie et tradition d'une
île bretonne », p. 12
|
EXTRAIT |
[…] et la Louise […]
mit le cap sur Ouessant.
On rangea le Léac'h et Gour ar
Vras ; on passa l'île Balanec, la laissant
à gauche, et puis Bannec, peu visible, au ras des eaux,
étroit banc de sable et de roches, bien au delà
de la bouée Pengloc'h. Alors on vit Ouessant dans toute son
étendue.
Ce fut d'abord une ligne grise et bleue dont la
longueur étonnait. Ensuite elle se précisa, plus
colorée. A cause de ses falaises escarpées
s'étendant du Stiff à Porz Goret, l'île
semblait un mur formidable qui barrait l'horizon où,
çà et là, des taches indiquaient des
pointes et des anses dont le détail échappait.
La mer, en ces parages, était houleuse.
Sa violence s'accrut dès qu'on se fut engagé dans
le puissant courant du Fromveur, qu'on traversa pour entrer dans la
baie du Stiff, mouillage rendu obligatoire par les vents de Sud-Ouest.
A l'abri des prodigieux rochers qui enserraient la baie, les eaux
profondes avaient maintenant le calme d'un lac. On approcha le
môle d'aussi près qu'on put le faire sans danger
d'échouage. Mais il fallut quand même user des
embarcations pour descendre à terre. Assises au haut de la
falaise en surplomb, une demi-douzaine de filles aux longs cheveux
interpellaient les nouveaux débarqués,
effrontément.
☐
pp. 14-15
|
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Filles
de la pluie (scènes de la vie
ouessantine) », Paris : Bernard Grasset,
1912
- « Filles
de la pluie : scènes de la vie
ouessantine » aquarelles et dessins de
André Fraye, Paris : Georges Crès, 1926
- « Filles
de la pluie : scènes de la vie
ouessantine » lithographies en couleurs de Mathurin
Méheut, Paris : Mornay, 1934
- « Filles
de la pluie : scènes de la vie
ouessantine » bois gravés de Gustave
Alaux, Bouhet : La Découvrance, 2004
- « Filles
de la pluie : scènes de la vie
ouessantine » lithographies en couleurs de Mathurin
Méheut, Cressé : Éd. des
Régionalismes, 2012
- « Filles
de la pluie : scènes de la vie
ouessantine », Vannes : Éditions
Blanc & Noir, 2013
|
- André
Savignon, « Le
secret des eaux », Paris : Calmann
Lévy,
1923 ; Paris : Hachette (Bibliothèque
verte),
1928 ; Cressé :
Éd. des Régionalismes, 2013
|
|
|
mise-à-jour : 30
août 2016 |
|
|
|