Nécessaire est la
clôture : écrits de lycéens / [élèves
et professeurs de l'Académie de Mayotte] ;
coordination éditoriale par Catherine Daumas et Denis
Rolland ; préfaces d'Ananda Devi et de Gilles
Halbout. -
Paris : L'Harmattan, [Mamoudzou :
Académie de Mayotte], 2020. -
133 p. : ill. ; 22 cm.
ISBN 978-2-343-20879-4
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| … parce que rien ne s'écroulera tant que nous n'aurons rien lâché d'essentiel …
☐ Nassuf Djailani, cité en épigraphe p. 14 |
NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Ce livre est issu d’un projet d’écriture
spécifiquement pensé pour maintenir le lien avec
les
élèves de l’Académie de
Mayotte pendant la
pandémie.
Le
confinement semble avoir dressé une
vitre entre nous et le monde que nous ne percevons, nous
n’entendons plus que de loin. Ce projet
d’écriture
est l’occasion de traverser la vitre sans la briser.
C’est
l’occasion pour les élèves des
collèges et
des lycées de Mayotte, dans des conditions parfois
très
difficiles, d’exprimer, par le biais de
l’écriture,
leurs rêves mais aussi leurs peurs, de partager leur
appréhension du monde, en cette période de
confinement
qui a mis parfois à mal leurs espoirs, qui a
réveillé leurs angoisses.
L’École
trouve ici une fonction profonde et transparente, comme l’eau
du
lagon : permettre aux jeunes de construire et faire entendre
une
parole. Ecrire, c’est donner du sens, se construire, grandir.
“ L’écriture permet
d’être ”.
Un
très beau livre
écrit en dialogue entre jeunes et enseignants, comme une
empreinte de cette solidarité entre
générations au
cœur de l’éducation, comme une offrande
à
Mayotte, à sa jeunesse, sa culture et son patrimoine.
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ANANDA
DEVI
: […]
[Mayotte]
est un lieu où j'ai trouvé une sorte de
grâce
malgré les déchirures et les tragédies
[…].
C'est un monde si complexe, mais ces enfants, ces jeunes, sont les
mêmes partout, avec les mêmes craintes, les
mêmes
espoirs. Comment s'approprient-ils ces temps étranges,
enténébrés par l'angoisse, qui nous
obligent au
repli, à la solitude, parfois, à la distance par
rapport aux autres, surtout dans cette société
où la proximité est tellement
importante ?
Les
plus jeunes se réfugient dans la fiction, dans les anciennes
légendes des lieux, dans les esprits et les
créatures qui
leur offrent cette protection magique à laquelle croient
tous
les enfants. On
ressemble tous à des monstres,
écrit l'un d'eux. Ils nagent sous les eaux, ils volent, ils
rêvent, ils vont au secours d'un autre enfant
malade : ils
sont investis de tous les pouvoirs. Le plus grand pouvoir des enfants
est le rêve.
Plus on
grandit, plus on est en prise avec la réalité.
Les tortues, les makis,
les roussettes ont un message écologique. Il y a
même un maki
appelé Darwin ! Les plus grands, eux, sont
touchés
par la solidarité qui se manifeste davantage,
remplaçant
parfois d’anciennes inimitiés. Ce temps de
liberté,
écrit l’un, permet à la famille de se
retrouver.
L’arbre d’ylang-ylang mourant, écrit une
autre,
s’est remis à vivre depuis que les odeurs de
pétrole se sont dispersées.
[…]
Ainsi
s'expriment [les] jeunes de Mayotte […] et l'on
sent
l’urgence et la liberté de leur propos, comment
à
travers l’écriture ils sondent leur pays,
l’époque, leurs peurs, leurs espoirs, et comment
l’écriture permet
d’être. J’aimerais leur dire de continuer
à
écrire, pas seulement à propos des
rêves au temps
du corona […] mais tout le temps, à tout
âge,
à toute heure, parce que l’écriture est
cette
liberté suprême qui nous permet enfin de
comprendre
l’autre.
☐ Préface, pp.
7-8
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LES AUTEURS … |
… ont entre quinze et dix-huit
ans,
…
sont en Seconde, en Première ou en Classe Terminale
—
à Mamoudzou, Chirongui, Acoua, Kahani, Dembeni, Bandrele ou
Kaweni,
… se prénomment : Léa,
Soumaya, Bouthayna-Ounsi, Salma,
Nadjida, Akrama, Yousna, Kalathoumi, Lucile, Nasra, Nimroi, Oihitoinia,
Mohamed, Sonia, Raphaël, Ladhaina, Tého, Routouba,
Sarah,
An-Ichat, Issata, Maria, Soultana, Sakina, Zaada-Fouhara, Soiouna,
Amizaye, Saria-Nadia, Hanifa, Klea-Winna, Ben Chael, Wakil
Elmoutawakil, Fourahati, Annabelle, Béchir Ben, Jason.
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Qu'ils soient chaleureusement et fraternellement
félicités ﹗ |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Paroles des confins : écrits de collégiens
», Paris : L'Harmattan, 2020
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mise-à-jour : 5
janvier 2021 |
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