2ème édition du Prix du Livre Insulaire
(Ouessant 2000)
ouvrage en compétition |
Histoire
des bijoutiers indiens à l'île de La Réunion /
Jean-Régis Ramsamy. - Sainte Marie (La Réunion) :
Azalées, 1999. - 159 p. : ill. ; 21 cm.
ISBN 2-913158-16-1
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Les Paten, Patin ou Patair, termes
aux sonorités oubliées voire inconnues dans le
vécu linguistique réunionnais contemporain et pourtant
si usités et respectés par les non-profanes du
XIXe et du début du XXe siècle ; ces termes
donc nous sont restitués aujourd'hui dans cet essai. La
résurgence de toute la richesse qu'entourent ces mots
nous montre à quel point nous ignorons des pans entiers
de notre histoire !
Les immigrants du XIXe siècle
ont apporté avec eux leur culture et leur savoir-faire ;
c'est avec ce patrimoine dans leurs bagages qu'ils ont tenté
leur insertion réussie ou non dans la société
réunionnaise. Quels que soient le contexte et les difficultés
de l'époque, leurs apports pour modeler la société
réunionnaise sont des éléments essentiels
à la construction du tronc commun de cette société.
L'histoire des Patair n'est pas
une petite histoire, c'est l'histoire d'hommes qui ont eu le
mérite d'apporter et d'imposer leur art, de continuer
à pérenniser ce que l'Inde a d'important à
transmettre : l'orfèvrerie. C'est une matière
noble que ces orfèvres aux pieds nus, à la dextérité
parfaite, aux gestes humbles devaient travailler, sertir, ciseler
pour obtenir des parures lumineuses.
C'est cela que nous fait entrevoir
Jean-Régis Ramsamy, c'est un nouveau pan de notre histoire
non écrite qu'il nous révèle pour nous inciter
à faire l'inventaire des richesses de notre passé
méconnu.
Nous devons remercier Jean-Régis
Ramsamy pour sa ténacité dans ses recherches basées
sur des archives orales et écrites et pour l'éclairage
concernant l'île Maurice, qui démontre encore une
fois, s'il le fallait, combien nos deux îles sont proches
par les liens séculaires.
Firmin Lacpatia
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EXTRAIT |
Cet ouvrage se termine sur une légende.
La seule qu'Antonin Ramsamy 1 ait gardé de son enfance. Peu
satisfait de son parcours professionnel, se sentant exclu du
système, il ne trouvait la plupart du temps « le
réconfort » que dans un solide mutisme.
Mais lorsqu'il jugeait que le destin était particulièrement
injuste avec les siens, il racontait à ses enfants une
légende. Celle d'une famille indienne, très défavorisée,
qui avait placé tout son espoir dans la foi. Le chef
de cette famille dit un jour à son fils aîné :
« mon fils, un jour quand tu seras grand, tu seras
comme un coq, tu chanteras tellement bien que le prince de notre
village t'achètera et notre famille sortira enfin de la
misère ». C'est ce qu'il advint, le fils se
transforma en coq et ses chants conquirent le cœur du prince.
La petite famille connut enfin la prospérité.
Ainsi croyait toujours Antonin Ramsamy …
☐ pp. 103-104 1. | Antonin
Ramsamy, père de Jean-Régis, était le dernier
bijoutier réunionnais d'une lignée issue du pays tamoul. |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Journal d'un Réunionnais
en Inde », Sainte-Marie (La Réunion) :
Azalées, 2003
- « La
galaxie des noms malbar : les débuts de
l'intégration des engagés à La Réunion,
1828-1901 », Sainte-Marie (La Réunion) :
Azalées, 2006
- « Nalgon : le bal tamoul à La Réunion », Sainte-Marie (La Réunion) :
Azalées, 2009
- « La
Turquoise : l'aventure des Réunionnais d'origine
indienne », Saint-Denis (La Réunion) : [s.n.],
2014
| Jean-Régis Ramsamy sur le site des Réunionnais du Monde |
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mise-à-jour : 8 novembre 2017 |
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