« Napoléon
et moi ! » James McNeill Whistler en Corse, 1901 /
Jocelyne Rotily. - Marseille : ACFA Éditions, 2008. - 127 p. :
ill. ; 23 cm. ISBN 978-2-9524259-1-9
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: Janvier 1901 : James McNeill Whistler, l'enfant terrible de
l'art américain qui inspira à Marcel Proust le personnage
d'Elstir, fait route sur Ajaccio. Au crépuscule de sa vie, et
pour guérir ce vieux corps malade « not made in
Germany », il a choisi l'île légendaire de
Napoléon. Plus d'une fois d'ailleurs, il s'identifiera sur un
ton amusé à Napoléon, ainsi qu'il l'écrit
à son fidèle ami et grand collectionneur Charles Lang
Freer : « Vous serez amusé de me trouver en
train d'écrire calmement depuis l'île de Bonaparte. Vous
savez heureusement qu'il n'est pas dans mes habitudes de chercher
à épater le monde grâce à la gloire des
autres. Tout de même, Napoléon et moi ! »
Loin
des routes habituelles, avant Fernand Léger et Paul Signac,
malgré son état dépressif et le mauvais temps qui
sévit sur l'île, il exécutera à Ajaccio
parmi ses plus belles œuvres : portraits nobles de simples
pêcheurs, forgerons, bohémiens, mères à
l'enfant aux accents rembranesques, et des paysages poétiques et
mystérieux fusionnant terre et mer.
Napoléon et moi !
s'appuie sur une documentation largement inédite, et
présente une sélection originale d'eaux-fortes,
aquarelles, dessins, peintures à l'huile, des œuvres
appartenant aujourd'hui au Fogg Art Museum de Harvard, au
Metropolitan Museum, à la Hunterian Art gallery, à
l'université de Cornell, à la National Gallery de
Washington, à la Terra Foundation, à l'université
du Michigan, ainsi qu'à des collections privées.
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INTRODUCTION |
En cet hiver 1901, l'illustre peintre américain James
McNeill Whistler, l'artiste adulé par Proust et Mallarmé
(…) est âgé de 67 ans, a perdu son grand amour
Beatrix, souffre de mélancolie et de problèmes de
santé aggravés par le surmenage. Il ne lui reste plus que
deux ans à vivre. Il l'ignore — préfère
de toute façon l'ignorer — et s'entête à
poursuivre son œuvre, avec la même exigence, et à
voyager.
(…)
À
Ajaccio, loin des routes habituelles, comme il se plaît à
le souligner, James va réaliser une série de dessins,
eaux-fortes, pastels et peintures d'une beauté profonde et
« mélancolique ». Et ceci, malgré
le mauvais temps exceptionnel qui frappe l'île, entre janvier et
mai 1901, et malgré la fragilité de sa santé.
Comme Rembrandt a peint les ghettos juifs, leurs petites gens,
Whistler a dessiné, gravé et peint à Ajaccio ses
modestes pêcheurs, ses marchands, ses forgerons, ses
bohémiens, ses femmes à l'enfant dans la tradition de la
Madone à l'enfant. Avec la conviction que la beauté est
dans « toutes les conditions, dans tous les
temps ».
(…)
Napoléon et moi ! James McNeill Whistler en Corse,
biographie romancée construite sous la forme d'un journal,
réunit pour la première fois en France l'œuvre
corse de Whistler. Une œuvre injustement négligée,
et qui est aujourd'hui dispersée dans plusieurs collections
étrangères publiques et privées (…).
☐ pp. 9-14 |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « The correspondence of James McNeill Whistler, 1855-1903 »
ed. by Margaret F. MacDonald, Patricia de Montfort and Nigel Thorp,
Glasgow : Center for Whistler studies, University of Glasgow, 2004 [on-line edition]
| - Margaret F. MacInnes,
« Whistler’s last years : spring 1901, Algiers
and Corsica », Gazette des Beaux-Arts, 73, 1969 (pp. 323-342)
- Francis Beretti, « Whistler à Ajaccio en 1901 », in La Corse et le tourisme, 1755-1960
(catalogue de l'exposition au Musée de la Corse, 13 juillet-30
décembre 2006), Corte : Musée de la Corse ;
Ajaccio : Albiana, 2006
- Pierre
Claude Giansily, « Histoire de la peinture en Corse aux XIXe
et XXe siècles, et Dictionnaire des peintre »,
Alata : Colonna édition, 2010
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mise-à-jour : 23 juin 2009 |
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