Voyages d'artistes en Corse aux XIXe et XXe siècles / Jean-Marc Olivesi.
- Ajaccio : La Marge, 1993. - 60 p. : ill. ; 25 cm.
ISBN 2-86523-085-6
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DOMINIQUE MONDOLONI : Sous la conduite de Jean-Marc Olivesi,
conservateur du musée de la Corse, on suivra les traces
— lumineuses — que l'île a laissées
dans l'œuvre de peintres tels que Henri Matisse, Fernand
Léger, Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, Paul Signac,
James Whistler.
[…]
Pour la première fois,
un ouvrage offre le regard pluriel que des créateurs de
génie ont posé sur la Corse : une terre
qu'ils ont en même temps découverte et inventée.
Mais les deux mots n'étaient-ils pas synonymes, naguère,
quand on les appliquait aux trésors ?
☐ Corse Matin, 17 septembre
1993
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EXTRAIT |
Matisse a surtout considéré
la Corse comme un vaste atelier où il pouvait expérimenter
de nouvelles pratiques picturales. Il a toujours estimé
ce séjour ajaccien comme un grand moment de sa vie de
peintre : « C'est à Ajaccio que j'ai eu
mon grand émerveillement pour le Sud … »
On pourrait en déduire que Matisse a fait partie de ces
myriades d'artistes qui, venus en Corse, ont peint le golfe en
plein midi ou les Sanguinaires au soleil couchant. Les titres
seuls de ses œuvres infirment cette hypothèse. Paysage
corse ; Le mur rose (celui de l'hôpital d'Ajaccio) ;
La cour du moulin à Ajaccio. Rien n'est moins
spectaculaire, moins pittoresque que ce que Matisse a choisi
de représenter : « Je suis trop antipittoresque
pour que mes voyages m'aient apporté beaucoup ».
Matisse disait également en parlant de ce séjour :
« J'étais en Corse une année. C'est
en allant dans ce pays merveilleux que j'ai appris à connaître
la Méditerranée. J'étais ébloui,
là-bas tout brille : tout est couleur,
tout est lumière ».
A son retour, ses amis parisiens
ne manquèrent pas d'être surpris. Le jeune peintre
belge Evenepoël écrivait à son père
le 15 juin 1898 : « J'ai revu également
mon ami Matisse, de retour de Corse pour quelques jours !
Il m'en a rapporté d'extraordinaires études peintes
par un impressionniste épileptique et fou ! Je lui
ai dit ma façon de penser ! C'est insensé,
lui qui avait de si jolies qualités de peintre ».
L'importance de l'épisode ajaccien a été
soulignée depuis fort longtemps : P. Schneider
a parlé de proto-fauvisme, de première émancipation
de la couleur ; il est aussi le premier à s'être
demandé si le voyage de l'artiste en Corse n'était
pas le moyen d'éviter les heurts avec Gustave Moreau,
en un moment où leurs rapports étaient très
tendus.
☐ cité par Dominique Mondoloni.
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Mesure
de l'île » sous la dir. d'Anne Meistersheim et
Jean-Marc Olivesi, Corte : Museu di a Corsica, 1997
- « Ange
Leccia : les éléments » catalogue
d'exposition sous la dir. de Jean-Marc Olivesi, Ajaccio :
Musée Fesch, 2002
- « Raffaëlli :
peinture et scénographie » catalogue d'exposition
sous la dir. de Jean-Marc Olivesi, Ajaccio : Musée Fesch,
2002
| - « Salomé aux enfers : les cahiers de Frania Mond », Ajaccio : Albiana, 2016
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mise-à-jour : 13 juin 2018 |
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