NOTE
DE L'ÉDITEUR : Il aura
fallu attendre plus
d'un demi-siècle après sa mort pour qu'un livre
soit consacré à Octave Morillot, peintre
français du début du XIXe
siècle. Sa
vie (1878-1931) est pleine d'originalités et de
contrastes : son milieu aristocratique le destine à
une carrière militaire dans la Marine, mais ses
différentes campagnes maritimes le conduisent vers de
nouveaux horizons, et c'est sous le soleil des tropiques de la
Polynésie française qu'il choisit de vivre et de
peindre.
Mais
de là encore une question à
résoudre : « Que
peindre ? » Un peintre n'est pas un ouvrier
travaillant à la tâche, c'est un monsieur
à la sensibilité aiguisée qui,
frappé par certains phénomènes
lumineux, variables avec sa personnalité, se
complaît à les reproduire et, par suite les
reproduit avec émotion. Car la beauté de
l'œuvre
n'existe pas sans l'émotion. À Tahiti, et
à Tahiti seul, j'ai ressenti cette précieuse
émotion d'art, cette étincelle d'où
sortent le courage, la conviction. Je ne trouve pas de mots pour
peindre ce que je veux dire et pour faire comprendre à quel
point Tahiti a fait vibrer ma sensibilité artistique et
à quel point j'ai le vouloir de traduire par la couleur ce
que je ressens. Quant au pourquoi de cela, il faut le chercher ailleurs
qu'en moi : je ne suis qu'un instrument.
Le
dessein d'Octave Morillot est donc de magnifier les sensations par une
orchestration harmonieuse des couleurs et de la composition, de
traduire des évocations de vie des vahine et des tane, sans
aucun souci d'appartenir à un mouvement artistique ou
à une école.
Par
la réalisation de ce livre, l'auteur, se propose de
réhabiliter l'œuvre picturale d'Octave Morillot
à travers une monographie de sa vie et un catalogue
raisonné, complétés de ses
écrits connus ou retrouvés, ainsi que d'articles
de presse, de lettres.
❙ | Norbert
Murie est né à Rennes en 1937, mais c'est à Paris
qu'il fait ses études de médecine comme interne des
Hôpitaux, chef de clinique assistant, puis agrégé
en endocrinologie-diabétologie et nutrition. En 1972, un stage
d'un an à Marseille lui fait découvrir « le Sud
». En 1991, chez des amis polynésiens, il était
« tombé en arrêt » devant un tableau d'Octave
Morillot, grand chasseur, représentant une ferme de sangliers
dans un sous-bois tropical, et il devint sincèrement amoureux de
ses œuvres. |
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