Katherine Mansfield

Journal

Stock

Paris, 1973
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des femmes et des îles
Nouvelle-Zélande
Journal (édition complète) / Katherine Mansfield ; préface de Marcel Arland ; introductions de John Middleton Murry ; trad. de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Marthe Duproix, Anne Marcel et André Bay. - Paris : Stock, 1973. - XXIV-461 p.-[4] p. de pl. ; 22 cm.
Née en Nouvelle-Zélande, Katherine Mansfield fait une partie de ses études en Angleterre puis passe deux ans aux antipodes. De retour en Europe elle ne parvient pas à refouler le souvenir de son île, indissociable de l'enfance ; Marcel Arland note, dans sa préface : « chaque fois que Mansfield revient à son enfance et à sa lointaine patrie, ce n'est jamais sans bénéfice ». La conscience de ce double exil sous-tend l'œuvre ; Katherine Mansfield en Europe ressemble à ces pélerins de Nulle Part qu'elle voit un jour de mars 1911 processionner sous les fenêtres de son auberge londonienne.
EXTRAIT

[…]

A présent — à présent, ce sont des réminiscences de mon pays à moi que je veux écrire. Oui, je veux parler de lui, jusqu'à l'épuisement absolu de mes réserves. Non seulement parce que c'est une « dette sacrée » que je paierai à la patrie où nous sommes nés, mon frère et moi, mais aussi parce que j'erre avec lui en pensée dans tous les endroits remémorés. Jamais je ne m'en éloigne. J'aspire à les faire renaître en écrivant.

Ah ! ces gens que nous aimions là-bas — d'eux aussi je veux parler. C'est une autre « dette d'amour ». Oh ! je veux, l'espace d'un instant, faire surgir aux yeux du Vieux Monde notre pays inexploré. Il faut qu'il soit mystérieux et comme suspendu sur les eaux. Il faut qu'il vous ôte le souffle. Il faut qu'il soit « une de ces îles » … Je dirai tout, même comment, à la maison du n° 75, le panier à linge grinçait. Mais il faudra tout dire avec un sentiment du mystère, une splendeur, un rayonnement de soleil disparu, parce que toi, mon petit soleil qui l'éclairais, tu t'es couché, tu es descendu par delà la lisière éblouissante du monde. Maintenant, il faut que, moi, je remplisse mon rôle.

[…]

☐ Villa Pauline, Bandol, 22 janvier [1916], pp. 145-146

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Journal » ed. by John Middleton Murry, London : Constable, 1931
  • « Journal » definitive edition by John Middleton Murry, London : Constable, 1954
  • « Journal » éd. complète, Paris : Gallimard (Folio, 1505), 1983
  • Pietro Citati, « Brève vie de Katherine Mansfield », Paris : Quai Voltaire, 2016
  • Virginia Woolf, « Katherine Mansfield, un esprit terriblement sensible », in Romans, essais, Paris : Gallimard (Quarto), 2014
The New Zealand Edge : Katherine Mansfield, short story modernizer

mise-à-jour : 17 mars 2020

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