Miss Ulysses from
Puka-Puka : the autobiography of a South Sea trader's daughter
/ Florence (Johnny) Frisbie ; ed. and translated by Robert
Dean Frisbie. - New York : Macmillan, 1948. -
X-241 p. ; 21 cm.
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Florence Frisbie est née à
Puka Puka 1, d'une mère polynésienne
— Desire — et d'un père
américain — l'écrivain Robert Dean
Frisbie ; Florence avait également un
prénom polynésien — Ngatokoruaimatauea
—, aussi difficile à prononcer pour son
père que « Florence »
pour sa mère 2.
Florence est âgée de dix ans
quand sa mère est emportée par la
tuberculose ; son père décide alors de
quitter Puka Puka avec ses cinq enfants pour trouver du travail aux
îles Hawaii. La lente traversée du Pacifique, au
gré des goélettes et de leurs nombreuses escales
insulaires, inspire « Miss Ulysses from
Puka-Puka » qui constitue, aux
yeux du père de Johnny,
« le premier livre écrit par un natif des
Mers du Sud » 3.
Si le texte se
développe exclusivement au sein du monde
polynésien, des îles Cook aux îles
Hawaii, il est de part en part fondé sur la tension entre
deux mondes : celui de la mère et de l'atoll natal
d'une part, celui du père d'autre part, l'occident dont
Hawaii constitue en quelque sorte un avant-poste. Aucun conflit
apparent n'en résulte ; Johnny
ressent et vit l'écart entre les deux termes de son Odyssée
comme un continuel enrichissement.
Une féconde
dualité marque chaque instant et chaque aspect du
parcours : le souvenir de l'atoll à peine
émergé de l'océan fait contraste avec
les îles volcaniques au relief affirmé ;
la navigation polynésienne se distingue du tourisme
occidental ; doucement l'enfant cède le pas
à l'adulte. Le livre lui-même semble
hésiter entre la forme romanesque et l'autobiographie.
1. |
L'une
des îles Cook (à l'ouest de la
Polynésie
française), à plus de 1000 kilomètres
de
Rarotonga, la capitale de l'archipel ; c'est l'image parfaite
de
l'Eden polynésien si l'on en croit la description qu'en
donne
l'ethnologue Ernest Beaglehole en 1934 : « White
clouds flecked the sky overhead, the sea below us was a tangle of
shadowy blues and foaming wave crests, the sun had a caressing warmth
about it … we could distinguish the vivid belt of
green
coconut and pandanus trees poised in the air above beaches of
glittering whiteness … coming nearer still, we
could make
out little coconut-thatched native houses growing as if out of the
sandy beach itself ». Aujourd'hui, Puka
Puka a la
chance de demeurer à l'écart des circuits
touristiques ; un avion s'y pose
irrégulièrement,
les horaires restant soumis aux conditions
météorologiques. |
2. |
« I believe the daughter will
be called Johnny, for
I shall refuse even so much as to whisper Ngatokoruaimatauea, while
Desire, try as she does, cannot come closer to Florence than Paloreniti »,
Robert Dean Frisbie, « The island of
Desire ». |
3. |
Subramani,
« South Pacific literature : from myth to
fabulation », Suva : Institute of Pacific
Studies, 1992 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- Florence
(Johnny) Frisbie, « The Frisbies of the South
Seas », Garden City (New York) : Doubleday,
1959 ; Londres : Robert Hale, 1961
|
- Robert Dean
Frisbie, « The
book of Puka-Puka », New York : The
Century, 1929
- Robert Dean
Frisbie, « The island of Desire, the story of a
South Sea trader », Garden City (New
York) : Doubleday, 1944
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- James Norman
Hall, « Frisbie of Danger
island » in The forgotten one and other
true tales of the South Seas, Boston : Little, Brown
& Co., 1952
- Sonia
Lacabanne, « Question de point de vue : Miss
Ulysses from Puka Puka », in Dominique
Jouve (éd.), L'enfant en
Océanie : regards sur les enfants, regards
d'enfants, actes du 16e colloque CORAIL (Nouméa, novembre
2003), Nouméa : Université de la
Nouvelle-Calédonie, 2004
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mise-à-jour : 20
avril 2018 |
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