Oliver Sacks

L'île en noir et blanc

Le Seuil

Paris, 1997

bibliothèque insulaire

      

errances
L'île en noir et blanc / Oliver Sacks ; trad. de l'anglais par Ghislain Chaufour. - Paris : Éd. du Seuil, 1997. - 313 p. : ill. ; 21 cm. - (La couleur des idées).
ISBN 2-02-030629-8
NOTE DE L'ÉDITEUR : Fasciné par les îles depuis son enfance, Oliver Sacks part en exploration dans le Pacifique à la recherche de l'île des achromates : à Pingelap, comme à Pohnpei, une communauté d'insulaires ne perçoivent absolument aucune couleur, vivent dans un monde en noir et blanc, ne différenciant les objets que par leur luminosité. Quelles causes assigner à ce trouble ? Ainsi qu'à la paralysie totale dont est atteinte une large partie des habitants de l'île de Guam depuis des générations sans qu'on en connaisse la cause ? Parcourant la jungle, où poussent les cycas, ces plantes poisons venues de la nuit des temps, Sacks tente de percer le mystère de ces îles et de leurs maladies endémiques. Chaque personne rencontrée, aveugle aux couleurs ou atteinte de Parkinson, est un monde que la maladie ne détruit pas mais construit, révélant une façon d'être humain inédite, surprenante et émouvante.

À la fois carnet de voyage et detective story neurologique, ce livre s'interroge sur le mystère de ces îles et l'insolite complexité de la personne humaine : les unes ne sont-elles pas la métaphore de l'autre ?

MICHEL SCHNEIDER : Le docteur Sacks quitte souvent sa consultation new-yorkaise pour le terrain. Cette fois, les îles de la Micronésie, où il observe une atteinte neurologique rarissime, la vision sans couleur. Après avoir raconté la vie d'un peintre qui, par accident, avait perdu les couleurs, il voulait connaître le monde de ceux qui n'ont jamais vu autre chose que du blanc et du noir. […] D'île en île, loin de tout folklore explorateur et plus sensible aux souffrances et aux destructions qu'à l'exotisme, Sacks se pose ensuite à Guam, où il observe diverses formes d'encéphalopathies […]. Accompagnez-le dans l'île où les serpents ont tué tous les oiseaux […] c'est de l'homme moderne qu'il nous parle.

Le Point, 13 décembre 1997

JACQUES MEUNIER : Mais qui sont ces achromates que Sacks va chercher au bout du monde ? Pourquoi, flanqué de médecins aussi allumés que lui, vole-t-il d'île en île dans des avions passablement déglingués ? Pourquoi tous ces tests ? Tous ces entretiens ? Toutes ces rencontres ? L'affaire s'éclaire au fil des pages. Sensibles aux luminances, aux tonalités, aux contrastes et aux mouvements, les achromates perçoivent le monde en noir et blanc. Leur vision décolorée a la même définition que l'écran d'un vieux téléviseur. Pour eux, tous les arc-en-ciels sont gris. Or, les îles de Pingelap et Ponape, confettis de l'archipel micronésien, accusent un taux anormalement élevé d'achromates. Oliver Sacks entrevoit la possibilité — dans un lieu parfaitement circonscrit — de mettre au jour une société invisible et inédite : une culture achromate.

« On dirait des îles », Paris : Flammarion, 1999 (pp. 177-178)

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « The island of the colour-blind, Cycad island », London : Picador, 1996 ; New York : A. A. Knopf, 1997
site internet d'Oliver Sacks

mise-à-jour : 7 mai 2019
Né à Londres en 1933, le neurologue Oliver Sacks est mort à New York le 30 août 2015

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