Leonardo Padura

Poussière dans le vent, traduit de l'espagnol par René Solis

Métailié - Bibliothèque hispano-américaine

Paris, 2021

bibliothèque insulaire

   
Cuba
parutions 2021
Poussière dans le vent / Leonardo Padura ; trad. de l'espagnol (Cuba) par René Solis. - Paris : Métailié, 2021. - 630 p. ; 24 cm.
ISBN 979-10-226-1147-3
 Qu'est-ce qui nous est arrivé ? ” Cette angoissante question court d'un bout à l'autre de Poussière dans le vent, somme romanesque qui retrace l'histoire de Cuba des années 1980 à aujourd'hui, une terre bénie autant que honnie que Leonardo Padura n'a jamais voulu quitter, contrairement aux personnages de son récit. (…)

 Laurence Péan, La Croix, 27 octobre 2021 [en ligne]

Clara, Elisa, Bernardo, Horacio, … Amis de jeunesse, ils ont cru longtemps aux généreuses promesses de la révolution. Ce sont leurs enfants qui, les premiers, ont commencé à douter ; à exprimer leurs doutes ; à questionner la société … Jusqu'à envisager l'exil et, rapidement, à s'y résoudre. Pressés par la faim, l'appétit de liberté, l'ambition, les parents ont suivi le mouvement — à l'exception de Clara, ultime gardienne de la maison de Fontanar où ils aimaient se réunir.


Mais l'exil se paye au prix fort, que ce soit à Miami, à Porto Rico ou en Espagne. Les fugitifs n'ont pas seulement perdu leurs repères sociaux et affectifs 1, ils doivent apprendre à vivre comme des “ invisibles ” dans un monde qui ne les attendait pas.

L'incompréhension, l'inquiétude et la douleur sont avivés par le souvenir d'événements troublants qui, en 1990, ont précédé (et peut-être provoqué) l'éparpillement du groupe d'amis. Tous tentent d'élucider un mystère qui dénonce le régime non moins, peut-être, que les compromissions ou complaisances de certains d'entre eux.
       
1.“ Il se sentait en proie à une impénétrable tristesse : cette chaleur n'était pas sa chaleur, ses nouveaux amis étaient seulement cela, des nouveaux (ou des seconds) amis, et non ses amis, ce qu'il avait perdu était irréparable, et les mangues ou les avocats qu'il mangeait n'étaient pas à son goût. ” — p. 210
EXTRAIT — “ Une autre chose bizarre qui nous arrive quand nous faisons ces promenades à pied d'étrangers à la découverte de Buenos Aires, c'est que nous découvrons bien sûr des choses nouvelles, mais que nous ne sentons jamais […] qu'elles nous appartiendront un jour. Pour dire ça mieux : ce que nous voyons est là, nous le voyons, nous sommes là nous aussi, mais nous ne sommes pas d'ici. Parce que ici, c'est comme si nous n'existions pas, comme si nous étions des fantômes, ou des invisibles, et nous savons que personne ne va nous appeler pour savoir comment nous allons, où est-ce que nous sommes allés, ce que nous faisons, aucun ami ne va me demander qui a gagné le match de base ball d'hier soir. Nous ne sommes dans la mémoire de personne, et personne n'est dans notre mémoire à nous. Nous sommes et en même temps nous ne sommes pas, et avant qu'on soit autre chose que des spectres, ça prendra un paquet d'années. Je ne sais pas si tu comprends, tout ce qui compte, c'est que tu saches ça : ici, nous ne sommes pas ce que nous étions là-bas. […] ”

pp. 347-348
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Como polvo en el viento », Barcelona : Tusquets (Andanzas, 970), 2020

mise-à-jour : 16 février 2022
Leonardo Padura : Poussière dans le vent
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