Emmanuel Grand

Terminus Belz

Liana Levi

Paris, 2014

bibliothèque insulaire

   
îles noires
îles de Bretagne Sud
parutions 2014
Terminus Belz / Emmanuel Grand. - Paris : Liana Levi, 2014. - 365 p. ; 21 cm.
ISBN 978-2-86746-706-6
Après avoir quitté l'Ukraine dans l'espoir d'une vie meilleure à l'Ouest, Marko est poursuivi par un gang sanguinaire, mais une fois arrivé en France il découvre que ni les autorités ni la population ne sont prêtes à l'accueillir et à lui faire une place, même modeste. A bout de ressource il croit trouver un asile provisoire et se faire oublier sur une île au large du Morbihan.

Ses espoirs sont vite déçus, car l'île fait face aux difficultés du temps : la pêche, toujours aussi rude, rapporte moins et la population survit tant bien que mal ; le désespoir gagne et la bière compense mal les désillusions. Rancœurs et rivalités s'avivent, les vieilles peurs travaillent les consciences et l'arrivée d'un étranger réveille des douleurs oubliées.

Soudain la folie se déchaîne ; certains y voient la marque de la bête de l'Apocalypse, d'autres de l'Ankou ; toutes les certitudes vacillent. Et l'Ukrainien voit, jour après jour, une double menace se préciser — l'une surgie du passé, l'autre d'un présent dont il ignore les codes.
EXTRAIT    Le port de Lorient, noir et gris, défilait comme dans un film muet. Marko se laissait bercer par le bourdonnement du moteur diesel et caresser par le vent glacial qui soufflait dans ses cheveux tout en respirant l'air salin à plein poumons. Pour la première fois depuis son départ, il avait l'impression que son voyage le menait quelque part. Vers une destination imprévue, posée sur son chemin par le seul fait du hasard. Une petite île au large des côtes françaises dont il ignorait tout. Il songea à Iryna, Vasili, Anatoli, à Zoya et à sa mère, puis à l'autoroute, au camion, au sang partout sur son visage. Et à mesure que l'immensité s'ouvrait devant lui, une irrépressible envie de fondre en larmes le submergea, qu'il séjoua in extremis d'un fou rire nerveux.

   Le Tanguy avait quitté le port et naviguait maintenant en pleine mer, roulant sur les vagues, courant tel un chien fou vers ce ciel chargé de nuages noirs qui lui tendait les bras. Le crachin s'était transformé en pluie fine et le visage de Marko ruisselait d'un mélange d'eau de pluie et de mer.

p. 35
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Terminus Belz », Paris : Points (Policier, P4004), 2015

mise-à-jour : 13 juin 2016
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