Peter Pan / James M.
Barrie ; trad. de l'anglais par Yvette Métral. -
Paris : Éd. J'ai lu, 1992. -
188 p. ; 17 cm. - (Roman, 3174).
ISBN 2-277-23174-6
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| … nous avons encore dans l'oreille le chant des
vagues.
☐ p. 12 |
Peter Pan,
dont la lecture ne doit pas être réservée aux plus
jeunes,
éclaire l'une
des sources de l'éternelle rêverie insulaire — source claire et vive qui brasse des aspirations et des
élans en contraste avec les perspectives sociales pesantes voire
inquiétantes des utopies philosophiques.
Neverland, l'île
de James Matthew Barrie, n'a
pas d'histoire ; le désordre y règne ; et Peter Pan refuse de grandir.
Mais l'horizon de la fable force
l'attention par ses couleurs, sa poésie — et sa très subversive énergie.
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FRANCK THIBAULT : […]
Neverland
est, comme son nom l’indique explicitement, une île qui
n’existe pas, une île imaginaire : elle se situe ainsi
dans la filiation de l’Utopie de Thomas More … tout
en en prenant le contrepied ! Alors que l’île
imaginée par l’auteur de la Renaissance réalise le
rêve de la cité idéale grecque, avec sa ville
pensée, structurée, bâtie pour que la vie y soit
harmonieuse, l’île de Peter Pan est non seulement […] une île imaginaire, mais
également une île de l’imaginaire. Il y règne
une sorte de fouillis qui correspond au capharnaüm de
l’esprit d’un enfant, lequel, ainsi que le rappelle
l’écrivain, n’est jamais mieux rangé
qu’une salle de jeux, en dépit des efforts maternels pour
y faire régner un peu d’ordre. Le temps y est anarchique,
les saisons se télescopent, les habitants sont
hétéroclites, condensant tout ce qui appartient à
l’imaginaire des lectures et des jeux de Barrie et des enfants
Llewelyn-Davies, des pirates sanguinaires aux fées en passant
par des Indiens sur le sentier de la guerre.
[…]
☐ « Peter Pan n’aura jamais-jamais cent ans », Belphégor — Littératures populaires et cultures médiatiques, 10-3 | 2011 [en ligne]
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CAROLINE ORBANN : […]
Si
le motif insulaire est idéal pour créer des situations en
rupture avec le temps et l’espace des conventions, il est aussi
un ferment pour l’imagination. James Barrie a bien compris
l’effervescence imaginative que pouvait susciter
l’île, terre de tous les possibles. Le narrateur de Peter
Pan résume en quelques mots cette évidence :
“ the Neverland is always more or less an
island ”.
[…]
☐ « De Kensington Gardens à Neverland : Peter Pan et ses territoires », Belphégor — Littératures populaires et cultures médiatiques, 10-3 | 2011 [en ligne]
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EXTRAITS |
Je ne sais pas s'il vous est arrivé de
voir la carte géographique de l'esprit d'une personne. Les
docteurs dessinent parfois un schéma d'autres parties de
votre corps, et ces croquis suscitent le plus vif
intérêt. Mais surprenez-les donc tandis qu'ils
s'ingénient à dresser le plan d'un esprit
d'enfant, territoire non seulement embrouillé mais qui
n'arrête pas un instant de bouger ! Des lignes en
zigzag apparaissent, tout comme sur une feuille de
température ; ce sont probablement les routes qui sillonnent
l'île, car le pays de l'Imaginaire est toujours plus
ou moins une île, avec, ici et là,
d'étonnantes taches de couleurs, des récifs
de corail et, au large, de fins voiliers corsaires ;
et encore des repaires sauvages, des
nains — tailleurs pour la
plupart —, des grottes où coule une
rivière, des princes benjamins de sept frères,
une hutte prête à s'effondrer, et une toute petite
vieille au nez crochu.
[…]
C'est toujours sur ces rivages magiques que les enfants viennent
échouer leurs canots. Nous aussi, nous y sommes
allés, et en dépit du fait que nous n'y
aborderons jamais plus, nous avons encore dans l'oreille le chant des
vagues.
☐ Ch.
1 - Peter débarque, pp. 10-12 |
Wendy, John et Michael, dressés en
l'air sur la pointe des pieds, purent jeter leur premier coup
d'œil sur l'île. Si curieux que cela paraisse, ils
la reconnurent aussitôt et, jusqu'au moment où la
peur allait s'emparer d'eux, ils ne cessèrent de la saluer
joyeusement, non comme une chose à laquelle on a longtemps
rêvé et que l'on voit enfin, mais plutôt
comme un ami intime chez qui l'on retourne
régulièrement passer ses vacances.
☐ Ch.
4 - Le voyage dans les airs, p. 50 |
Au bout d'une semaine d'école, ils
comprirent combien ils avaient été
bêtes de ne pas rester dans l'Ile, mais c'était
trop tard ; bientôt ils se rangèrent et devinrent
aussi ordinaires que vous ou moi ou Dupont junior.
☐ Ch.
17 - Bien des années ont
passé …, p. 180 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Peter
and Wendy » ill. by F. D. Bedford, London : Hodder &
Stoughton, New York : Charles Scribner's sons, 1911
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- « Peter Pan » trad. de l'anglais par Yvette Métral, Paris : Flammarion (Librio, 591), 2019
- « Peter
Pan » trad. de l'anglais, préfacé et
annoté par Maxime Rovere, Paris : Rivages (Petite bibliothèque, 796), 2013
- « Peter Pan » trad. de l'anglais par Henri Robillot, Paris : Gallimard jeunesse (Folio junior, 411), 1988
- «
Peter Pan, ou Le garçon qui ne voulait pas grandir »
(théâtre) trad. de l'anglais et préfacé par
Franck Thibault, Rennes : Terre de brume, 2004, 2010
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- Monique Chassagnol (dir.), « Peter Pan : figure mythique », Paris : Autrement, 2010
- [collectif], « Peter Pan », Belphégor — Littératures populaires et cultures médiatiques, 10-3 | 2011 [en ligne]
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mise-à-jour : 4 juillet 2019 |

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 | “ Peter and Wendy ” London : Hodder & Stoughton, 1911 |
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