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NOTE DE L'ÉDITEUR : En Océanie, et tout particulièrement au Vanuatu, les jardins sont les témoins d'une tradition rurale ancestrale où la plante alimentaire est à la fois une ressource indispensable, le symbole d'une communauté et un objet d'échange. Les Vanuatais vouent une véritable passion à leurs jardins dans lesquels ils réunissent, sélectionnent et diversifient un riche patrimoine végétal.

À travers cet ouvrage abondamment illustré, le lecteur découvrira toute la diversité des plantes alimentaires océaniennes ainsi que les nombreuses espèces introduites par les grands explorateurs du XVI^e siècle. Chaque espèce fait l'objet d'une fiche descriptive qui présente entre autres la variabilité, la morphologie, le mode de culture et de production ainsi que les différents usages de la plante. Le cédérom qui accompagne le livre apporte des informations plus détaillées qui intéresseront le spécialiste : références bibliographiques, bases de description des ignames et des taros, photos de variabilité morphologique …

Afin de mieux préserver cet exceptionnel patrimoine végétal, cet ouvrage attire l'attention d'un large public sur les jardins du Vanuatu et sur cette agriculture océanienne qui combine avec originalité différents apports multiculturels.

EXTRAIT

Plante de base locale Dioscorea alata La grande igname Histoire L'origine de cette espèce reste une énigme. Elle n'existe pas à l'état sauvage mais de récents travaux confirment son étroite relation avec D. nummularia, une espèce typiquement mélanésienne dont elle partage de nombreux caractères. Elle fait certainement partie des plus anciennes plantes cultivées. Domestiquée en Nouvelle-Guinée, également son centre de diversité, puis distribuée dans tout le monde tropical, elle est l'espèce d'ignames la mieux représentée. Elle a atteint le Vanuatu à une date encore indéterminée, sans doute avec les peuples fabriquant la poterie Lapita, il y a 2 500 ans, mais elle est peut-être encore plus ancienne. La grande igname, plante saisonnière, est utilisée partout dans les échanges coutumiers et représente la plante de base dans l'alimentation des populations côtières. Le cycle végétal de cette igname rythme la vie des villages, certains rites et le calendrier cultural. Certaines communautés, telles celles de la côte ouest de Santo, l'ont obtenue assez tardivement, peu de temps avant la pénétration européenne. Leur culture et leur utilisation alimentaire y sont donc moins développées que dans le reste du Vanuatu. Description […] Variabilité morphologique […] Culture et production […] Usages alimentaires […] Autres usages L'igname est, avec le taro, l'une des deux plantes rituelles du Vanuatu. Sa plasticité morphologique a encouragé les agriculteurs à produire des tubercules aux formes extraordinaires, telles les ignames de près de 2 m de longueur offertes avec faste au cours de cérémonies réunissant plusieurs communautés. Les agriculteurs capables de cultiver et de produire de telles ignames sont couverts de prestige, ainsi que la communauté à laquelle ils appartiennent. La culture de ces ignames cérémonielles est toujours dévolue aux hommes. ☐ pp. 69-72