Chronique
médiévale corse [éd. bilingue] /
Giovanni della Grossa ; trad. française de
l'abbé Letterron ; éd. par
Mathée Giacomo-Marcellesi et Antoine Casanova. -
Ajaccio : La Marge, 1998. - XLV-481 p. ;
25 cm.
ISBN 2-86523-130-5
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La
chronique de Giovanni Della Grossa a été
écrite dans le monde des communautés rurales,
des pieve, des
puesi, des maisons fortes, qui est
celui de la Corse au cours de la première moitié
du XVe
siècle.
Ce texte est le plus ancien des monuments
littéraire corses. Il constitue aussi la plus ancienne des
histoires de notre île.
☐ Antoine
Casanova (cité sur le blog de Jacques
Vulfranc) |
Texte
de dimension épique relatant les hauts faits d'armes et les
événements mythiques ou historiques
censés
être advenus en Corse depuis la haute Antiquité
jusqu'au
dernier quart du XVe
siècle, la Cronica est aussi,
plus
que tout autre, la
pittoresque représentation de la
société romane et
d'une culture populaire fondée sur la pratique
de
la langue
vernaculaire, la vitalité du folklore et de ses
légendes,
une antique sagesse populaire formulée en exempla et en
proverbes.
☐ Mathée
Giacomo-Marcellesi
(citée sur le blog de Jacques
Vulfranc) |
ACCADEMIA CORSA : Cette
chronique, rédigée au début du XVe
siècle, retrace l'histoire de la Corse des origines
mythiques jusqu'au XIVe
siècle […]. Cette chronique a
été
considérée par de nombreux auteurs comme une
fable ne
reposant sur aucun fondement sérieux et ne pouvant servir
à une réflexion historique.
Cette
interprétation du texte apparaît aujourd'hui comme
erronée notamment pour Antoine Casanova éminent
spécialiste de l'histoire de la Corse
médiévale,
qui rappelle dans son introduction que les sources de la chronique sont
« alimentés au XVe
siècle à des traditions socialement
enracinées
dont l'ampleur et le mouvement existent et se poursuivent de
façon autonome, les récits de la chronique nous
placent
en même temps devant une série de
données et de
processus dont la validité et la
réalité
historique peuvent pour l'essentiel être attestées
par les
autres types de source historique dont nous pouvons disposer pour la
période qui s'étend du XIe
au XIVe
siècle ».
Mathée
Giacomo-Marcellesi, dans une analyse de la langue dans laquelle le
texte est écrit, nous permet de mieux comprendre que
Giovanni
Della Grossa, comme les chroniqueurs de la même
époque et
en sa qualité de notaire, est un collecteur
d’informations, écrites (chartes notamment) et
surtout
orales qui lui sont rapportées, qu'il nous livre en les
replaçant dans un ordre chronologique.
Cette
éminente linguiste indique notamment « de
nombreuses
formules attestent cependant que cette littérature prolonge
une
littérature orale plus ancienne, amplement
codifiée,
transmise à l'écrivain par diverses sources dont
certaines, sans doute écrites, restent
mystérieuses
tandis que d'autres auxquelles il est fait parfois allusion sont des
sources populaires da
padre in figlio
relevant d'une tradition orale tout à fait digne de foi.
L'approche prudente d'un texte et d'un écrivain,
qu'entourent
bien des mystères, permet de mieux comprendre ce cas
particulier
de la littérature italienne du XVIe
siècle, avec son matériel ethnolinguistique et
culturel
hérité de la tradition
indo-européenne, ses
structures narratives, sa relation spécifique aux actes de
langage et à l'énonciation ».
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PHILIPPE CATINCHI : Giovanni Della Grossa
[1388-1464] brosse en témoin le tableau d'une
société politique, économique et
mentale dont les grilles de lecture modernes proposées par
Mathée Giacomo-Marcellesi et Antoine Casanova
précisent la vraie portée.
Aussi
utile que décapant.
☐ Le Monde des livres, 3 septembre 1999
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « La
historia di Corsica, nella quale si narrano tutte le cose seguite, da
che si comincio habitare in fino all'anno mille cinque cento novanta
quatro » da Giovanni Della Grossa, Pier' Antonio
Monteggiani, e Marc'Ant. Ceccaldi,
raccolta & ampliata dal Anton. Pietro Filippini, Archidiacono
di Mariana, Turnon, Cl. Micaeli, 1594 - « Histoire
de la Corse, comprenant la description de cette île
d'après A. Giustiniani, les Chroniques de Giov. Della Grossa
& de Monteggiani remaniées par Ceccaldi, la
Chronique de
Ceccaldi & la Chronique de Filippini » trad.
française de M. l'Abbé Letteron,
Bastia :
Société des sciences historiques et naturelles de
la
Corse, 1888-1890
- «
Croniche di
Giovanni Della Grossa e di Pier'Antonio Montegiani »
éd.
par M. l'Abbé Letteron, Bastia :
Société des
sciences historiques et naturelles de la Corse, 1910
- Giovanni
della Grossa et Pier' Antonio Montegiani, « Chronique
de la Corse, des origines à 1546 » introduction,
traduction et notes par Antoine-Marie Graziani, Ajaccio : Alain
Piazzola, 2016
|
- Pauline de
Bradi, « Une
mouche de Corse »,
Ajaccio : Acquansù (Petite
bibliothèque de classiques sur la Corse, 2), 2005
|
- Antoine
Franzini, « Giovanni della Grossa : la
carrière d'un notaire dans la Corse du
Quattrocento »,
Borgo : Fédération
d'associations et groupements pour les études corses (Cahier
Corsica, 208), 2003
- Antoine
Tramoni, « Histoire d'un livre : le
manuscrit de Bastia
de la Chronique de Giovanni Della Grossa »
(catalogue
d'exposition, octobre 2005), Bastia : Bibliothèque
patrimoniale Tommaso Prelà, 2005
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mise-à-jour : 16 novembre 2021 |
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