The people
trade : Pacific island laborers and New Caledonia, 1865-1930 /
Dorothy Shineberg. - Honolulu : University of Hawai'i press, 1999.
- XXIII-309 p. : ill., maps ; 24 cm. - (Pacific
islands monographs, 16).
ISBN 0-8248-2101-7
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: The story of the people from the New Hebrides (Vanuatu) and the
Solomon Islands who left their homes to work in the French colony of
New Caledonia has long remained a missing piece of Pacific Islands
history. Now Dorothy Shineberg has brought these laborers to life by
painstakingly assembling fragments from a wide variety of scattered
records and documents. She tells the story of their recruitment, then
sketches the workers’ lives in New Caledonia, describing the
contractual arrangements, the kinds of work they did, their living
conditions, how they spent their free time, the large numbers who
sickened and died, and the choice at the end of the contract to remain
in the colony as free workers or to return home. Throughout the book
she throws light on the controversy about the recruiting of the
Islanders : were they kidnapped ? Or did they choose to leave
home ? If so, what motivated them ? Evidently the
Islanders’ cheap labor contributed to the development of the
French colony, but how did the episode affect them and their
homeland ? The People Trade offers readers a revealing new picture of a long neglected side of the Pacific Islands labor trade.
❙ Francophone et francophile, Dorothy Shineberg (1927-2004) a
consacré sa vie à l'histoire des îles du Pacifique
et, tout particulièrement, de la Mélanésie
francophone (Nouvelle-Calédonie, Vanuatu).
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MICHEL PANOFF |
Nos lecteurs n’ont pas oublié le livre pionnier de D. Shineberg, They came for sandal wood (Melbourne
1967, traduction française Nouméa 1973), (…).
Cette fois (…) elle publie ce qui restera longtemps
l’ouvrage de référence sur le recrutement de la
maind’œuvre insulaire pour les entreprises et les familles
calédoniennes. (…)
Pendant les soixante-cinq
années ici considérées, ils ont été
plus de 15 000 à être embauchés à
destination de Nouméa. A 90 % ils venaient des
Nouvelles-Hébrides (Vanuatu), foyer de recrutement
préféré des colons et de l’administration
coloniale. Ils étaient connus pour leur docilité, leur
zèle au travail et leur incapacité à
résister collectivement aux brimades de leurs maîtres.
Leur seul travers, à bien regarder, était une certaine
tendance à l’alcoolisme, mais largement compensée
par leur propension à dépenser sur place tout ce
qu’ils pouvaient gagner. Ce qui nous vaut inévitablement
les tirades des employeurs blancs hésitant avec une bouffonnerie
sinistre entre la main d’œuvre pénale, les Kanaks
locaux, les Javanais et les Indochinois, autant d’êtres
humains passablement dangereux, mais hélas tous tellement plus
chers ! C’est là que l’Hébridais
indiscutablement faisait prime sur le marché aux yeux des
connaisseurs.
Moyennant quoi, on acceptait de passer par
« pertes et profits » tout à la fois un
taux de mortalité effarant (une recrue sur quatre), les risques
inhérents à la distribution massive de fusils modernes
à des « sauvages » belliqueux et toutes
les petites et grandes tromperies permettant d’échapper
aux contrôles de la police ou de la marine de guerre, notamment
britannique.
D. Shineberg retrace en détail tous ces
comportements et les calculs sous-jacents en une quinzaine de chapitres
regroupés en trois parties : 1- le recrutement, 2- portrait
des recrues et 3- vie sur le lieu de travail. Comme les autres
historiens du Pacifique se sont surtout occupés de ces pratiques
dans les colonies britanniques et ne les ont que très rarement
étudiées dans les territoires français, à
l’exception notable de Slavers in Paradise (1981) de H. Maude, le livre que voici comble une lacune significative et sera donc bienvenu. (…)
→ Michel Panoff, « Shineberg Dorothy, The people trade : Pacific island laborers and New Caledonia, 1865-1930 », Journal de la Société des Océanistes [En ligne], 113 | Année 2001-2, mis en ligne le 27 mai 2008, consulté le 19 février 2017 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « La
main d'œuvre néo-hébridaise en
Nouvelle-Calédonie, 1865-1930 » trad. de l'anglais
par Béatrice Atherton, Nouméa : Sté
d'études historiques de Nlle-Calédonie, 2003
- « Ils
étaient venus chercher du santal : étude sur le
trafic du bois de santal en Nouvelle-Calédonie et aux
Nouvelles-Hébrides de 1830 à 1865 » trad. de
l'anglais par André Surleau, Nouméa : Sté
d'études historiques de Nlle-Calédonie, 1973, 2011
- « Les
aventures du capitaine Cheyne dans l'archipel calédonien,
1841-1842 » éd. par Dorothy Shineberg, doc.
présentés, trad. de l'anglais et annotés par
Georges Pisier, Nouméa : Sté d'études
historiques de Nlle-Calédonie, 1975
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mise-à-jour : 19 février 2017 |
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