Savoirs et
pouvoirs thérapeutiques kanaks / Christine Salomon. -
Paris : Presses universitaires de France, 2000. -
159 p. : ill. ; 24 cm. - (Ethnologies).
ISBN 2-13-050573-2
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Pourquoi le discours sur la maladie et
le malheur tient-il une si large place dans la vie quotidienne
en Nouvelle-Calédonie, pourquoi le prestige des médicaments
kanaks est-il si fort face au système de soins occidental ?
Répondre à ces questions,
c'est observer un univers moral non chrétien, un système
social marqué par le conflit dans lequel la victoire du
plus fort est toujours mieux considérée que le
ressentiment des vaincus. Ici la santé et la fécondité
témoignent d'une réussite qui s'obtient au détriment
des ennemis. Le champ de la maladie constitue le lieu d'interprétations
et de pratiques beaucoup plus larges que les seules affections
physiques et mentales. Il s'agit à la fois de corps social,
de religion et de métaphysique.
Rendre intelligibles les théories
explicatives du malheur et les mécanismes de la relation
thérapeutique propres aux Kanaks contribue à la
compréhension de l'ensemble de la société
kanake.
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MICHEL NAEPELS :
L’ouvrage de Christine Salomon, qui traite de
l’appréhension et de la gestion des faits de maladie par
les Kanaks, offre un nouvel angle d’attaque à notre
connaissance anthropologique de la Nouvelle-Calédonie. Loin
d’être un champ technique réservé aux seuls
spécialistes, « L’énonciation sur la
maladie constitue une forme de discours sur le corps social et ses
avatars : la narration abondante des conflits éclaire par
contraste le discours politico-rituel convenu (apanage des hommes), que
les ethnologues ont longtemps privilégié »
(pp. 14-15). L’exemple de la Nouvelle-Calédonie est
ainsi l’occasion pour l’auteur de démontrer à
quel point la distinction entre anthropologie médicale,
anthropologie symbolique et anthropologie politique est ténue
quand « médecine », « culte des
ancêtres », « sorcellerie » et
« guerre » sont indiscernables — ou
à tout le moins impensables les uns sans les autres. Cette
étude résulte d’une pratique ethnographique
exigeante, dont témoignent notamment la richesse des lexiques
trilingues (français-ajië-paicî) et une
écriture attentive à restituer dans de nombreux extraits
d’entretiens la densité de la parole des Kanaks.
(…)
L'Homme, 160, octobre-décembre 2001, p. 285
→ note de lecture à lire dans son intégralité sur le site de la revue. |
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Les
Kanaks et l'institution judiciaire :
Nouvelle-Calédonie » rédigé par Alban
Bensa et Christine Salomon (UMR 8128 CNRS-EHESS), Paris : Mission
de recherche droit et justice, 2003
- « Terrains
et destins de Maurice Leenhardt » sous la dir. de Michel
Naepels et Christine Salomon, Paris : Éd. de l'EHESS
(Cahiers de l'homme, 39), 2007
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mise-à-jour : 6 novembre 2014 |
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