NOTE DE L'ÉDITEUR : Le vodou doit être replacé
dans le contexte de l'histoire du peuple haïtien, comme
composante centrale de la constitution sociale. Religion des
opprimés, il a été une forme d'auto-protection
des esclaves, en référence avec leurs origines
africaines, mais s'affirma aussi comme l'expression culturelle
la plus profonde des résistances. Il est donc, dès
le départ, la manifestation d'une société
bloquée.
La fragilité de l'idéologie
globale de la jeune république lui offrit un terrain privilégié.
Il continua à forger la double identité, haïtienne
et africaine. Face aux religions officielles, il s'affirma comme
un monde parallèle et cependant inséré dans
l'autre. Les attitudes vis-à-vis du vodou devinrent rapidement
une expression des classes sociales. On assista notamment à
une folklorisation du vodou, qui était considéré
comme une dégradation. Le régime Duvalier en fit
un pilier ambigu de sa politique de déstructuration sociale
et de violence symbolique organisée.
Le vodou reste un principe d'identification
et une expression des conditions d'existence, surtout face à
la dégradation économique et à la dérive
politique du régime lavalassien.
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