Et Dieu est
entré dans La Havane / Manuel Vázquez
Montalbán ; trad. de l'espagnol par Monique
Béguin-Clerc et Jean-Pierre Clerc. - Paris : Éd. du
Seuil, 2001. - 574 p. ; 22 cm.
ISBN 2-02-038626-7
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NOTE DE L'ÉDITEUR
: En 1998, alors que l’effondrement des pays de l’Est a
signifié pour Cuba la ruine de son économie et pour Rome
la disparition de son ennemi principal, Jean-Paul II se rendait
à La Havane et scellait avec Fidel Castro une rencontre
historique.
Pour Manuel Vázquez Montalbán, la visite papale a
été l’occasion non seulement de donner longuement
la parole, sur place, à ceux qui, du côté cubain
comme du côté Vatican, ont œuvré à cet
événement, mais aussi de recueillir, en Espagne et
à Miami, la vision et l’analyse de ceux qui ont depuis
longtemps affirmé leur distance avec la révolution
cubaine.
C’est donc une Cuba multiple qui s’exprime ici, celle de
l’intérieur et de l’exil, de l’enthousiasme et
de l’usure, du travail et de la prostitution, de la
pénurie et de la dollarisation, une Cuba consciente de ses
échecs mais qui coïncide avec la plupart des tendances de
l’Église au moins en ceci : la mondialisation du
capitalisme se révèle incapable de satisfaire les besoins
de l’immense majorité des hommes et conduit à une
aggravation dramatique des inégalités et des injustices.
Écartant tout manichéisme, refusant de réduire la
révolution cubaine au rôle de Fidel Castro et celui de
l’Église à une mission dépassée, ce
livre redonne tout leur sens à ce que peuvent et doivent
être une parole et une pensée critiques.
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LIBÉRATION, 1er février 2001 :
En 1998, le pape fait sensation en se rendant à La Havane. Cuba
est en piètre état. Son économie,
épuisée par la bureaucratie, lâchée par
l'URSS de Gorbatchev, oubliée par la Russie de Eltsine,
ostracisée par les Etats-Unis, est en déroute. Les
libertés ne sont pas en meilleur état. Mais que vient
donc faire Jean-Paul II dans ce foutoir ?
Manuel
Vasquez Montalban s'en fiche pas mal. Il profite de la visite de
« l'envoyé de Dieu » pour ausculter les
cercles dirigeants de l'île et interroger leurs adversaires
à Madrid ou Miami. Le créateur du détective
privé Pepe Carvalho lance son enquête avec les
préjugés que peut nourrir un ancien communiste, fils de
communiste, qui n'a pas vraiment abandonné le credo de sa
jeunesse. (…)
La part la plus intéressante du
livre est (…) dans les rencontres de Montalban. Il discute avec
le jésuite brésilien procastriste Frei Betto comme avec
l'ancien Premier ministre socialiste espagnol Felipe Gonzalez, avec
l'ami de Fidel, romancier et prix Nobel Gabriel Garcia Marquez, comme
avec Max Lesnick, un opposant exilé très
modéré, avec Leonardo Padura, écrivain cubain de
romans policiers, très critique envers le régime, comme
avec Jesus Diaz et pas mal d'autres (…)
Au fur et
à mesure qu'il avance dans ses découvertes, le romancier
cède devant la réalité, « celle de
l'intérieur et de l'exil, de l'enthousiasme et de l'usure, du
travail et de la prostitution ». Convaincu que Cuba n'a plus
beaucoup à voir avec la révolution des barbudos,
enthousiaste et juvénile, et tout aussi certain que les
extrémistes des deux bords, ceux de Miami et ceux de l'entourage
de Fidel, sont profondément solidaires pour bloquer toute
évolution du régime, il ne sait plus trop quoi penser.
(…)
Waintrop Edouard
→ lire l'intégralité de l'article sur le site de Libération
| COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Y Dios entró
en La Habana », Madrid : El País
Aguilar, 1998
| - « Gauguin »,
Paris : Flohic éditions (Musées secrets, 6),
1991
- « Les mers du Sud », Paris : 10/18 (Grands détectives), 1999
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mise-à-jour : 6 août 2013 |
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