4ème édition du Prix du Livre Insulaire
(Ouessant 2002)
ouvrage
sélectionné |
Glénan / Charles
Madézo. - Theix : Amers Éd., 2002. - 123
p. ; 17 cm
ISBN
2-84816-001-2
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : Roman initiatique, Glénan
met en scène trois garçons, plongeurs
passionnés et complices, en “ furtive
compétition ” amoureuse, qui
emmènent avec eux trois jours dans les îles de
Glénan au mois de juin, une jeune femme australienne. Ils
ont mis au point cette expédition lors d'une
soirée afin “ de cerner pour elle
l'énigme qui ” les “ attire si fort sous la mer ” de
saison en saison et qui ne peut se réduire au seul plaisir
de la chasse à l'affût en apnée sous
dix brasses d'eau du poisson prodigieux, le “ loup.
Le roi des steppes, le rapide guerrier des grands
laminaires ” : le bar. […]
Tout comme l'un de ses protagonistes, Charles
Madézo ” transforme les paysages
immergés en des terres
enchantées ” et rend admirablement compte
de l'inventivité sans pareille de la mer. ❙ | Né
à Douarnenez en 1939 d’une famille de marins, Charles
Madézo a vécu son enfance dans ce petit port du
Finistère, où son vagabondage entre canots, estran et
pêche au maquereau s’est constitué en
véritable apprentissage maritime. Son regard sur le monde
s’est ainsi aménagé un arrière-plan dont la
mer n’est jamais absente. Des études
d’ingénieur l’ont conduit à construire des
ponts et surtout des ouvrages maritimes. Après un
périple professionnel tracé entre la côte
atlantique et le Moyen Orient, Charles Madézo vit près de
Lorient depuis plus de trente ans. Tous ses écrits sont le
témoignage d’une fréquentation à la fois
réelle et onirique de l’océan. |
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EXTRAIT |
—
La lune n'était pas encore levée, dit Jenny. J'ai
profité de l'obscurité passagère pour
m'isoler un
moment à l'extrémité de
l'îlot. Ma surprise
a été grande de voir mon chemin balisé
de points
phosphorescents. Je n'avais jamais vu de vers luisants. Leurs
minuscules lanternes entourent la nuit d'une ambiance de fête
clandestine, comme si on attendait un évènement
insigne,
mais confidentiel. J'en ai parlé à mes trois
compagnons.
Bruno m'a affirmé que la mer offrait parfois, la nuit, des
illuminations bien plus surprenantes. Je me suis
méfiée.
Les paroles de Bruno doivent souvent cacher des plans inavouables. J'ai
dit qu'à mon avis ce plan d'eau qui ne
révélait
sous les reflets fugaces des phares qu'une épaisse noirceur
ne
pouvait offrir rien d'autre que la matière même de
la
nuit. Il suffit d'aller voir a dit Bruno. Nous avons aussitôt
pris nos masques pour nous mettre à l'eau.
Eric a
plongé le premier depuis un rocher en surplomb. Nous
avons, tous trois qui le regardions, poussé un cri
d'étonnement.
☐ pp. 89-90 |
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | | - Michel
Coz (photographe), « Des îles et des phares » textes
de Charles Madezo, Brest : Le Télégramme, 2004
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mise-à-jour : 7 mai 2020 |
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