Jean François Ferrandi : La Corse dans le miroir sarde

NOTE DE L'ÉDITEUR : La Sardaigne et la Corse sont géographiquement si proches l'une de l'autre qu'il peut sembler étrange qu'aucune étude de leurs rapports économiques, en dehors du problème de la contrebande, n'ait été faite à ce jour.

Cela tient au fait qu'elles sont reliées historiquement à deux États en compétition depuis des siècles en Méditerranée, mais aussi à ces frontières invisibles, nichées souvent dans le psychisme des hommes et qui sont tout aussi séparatrices que les frontières officielles. La construction européenne modifie lentement ces données historiques.

La Sardaigne est une île largement méconnue en France, tandis qu'en Italie, la Corse, depuis la dernière guerre, est redevenue terra incognita.

En Corse, la fascination ou le tropisme pour un Nord riche et puissant, entretenue et confortée par le jacobinisme français, a détourné lentement ses habitants de leurs voisins du Sud.

Ce livre tente de percer quelques fenêtres dans ce mur invisible construit par la folie des hommes et des États et qui a séparé, longtemps, les deux îles. Il voudrait, aussi, tracer quelques pistes d'un avenir commun. Il n'est pas interdit de rêver.

❙	Economiste, en poste à Bruxelles et, ces dernières années, à Rome et Genève, pour la Commission européenne, Jean-François Ferrandi a été, dans la première Assemblée de Corse, en 1982, président de la commission ad hoc planchant sur la reconnaissance du peuple corse et l'enseignement de la langue.