Jesús Díaz

Les paroles perdues

Métailié - Suite hispano-américaine, 53

Paris, 2002

bibliothèque insulaire

   
Cuba
parutions 2002
Les paroles perdues / Jesús Díaz ; trad. de l'espagnol (Cuba) par Jean-Marie de Saint-Lu. - Paris : Métailié, 2002. - 320 p. ; 19 cm. - (Suite hispano-américaine, 53).
ISBN 2-86424-414-4
NOTE DE L'ÉDITEUR : La révolution triomphe à La Havane et trois jeunes gens obsédés par la littérature décident de créer une revue. A la poursuite du roman total, ils testent toutes les écritures et toutes les aventures amoureuses, se heurtent à la médiodrité, à la bureaucratie et à la trahison.

❙ Jesús Díaz est né à La Havane en 1941 ; il est mort en 2002 après avoir vécu en exil depuis 1991, à Berlin puis à Madrid où il a fondé la revue Encuentro.
FRANÇOISE BARTHÉLÉMY : Une librairie à La Havane, dans les années 60. Pour la première fois depuis bien longtemps, une cargaison de livres étrangers est arrivée. Fièvre des acheteurs. Parmi eux, le Rouquin, un fou de littérature. De famille bourgeoise, mais rejeté par elle, il aurait pu s’exiler à Miami, mais il a choisi de rester dans son pays. Complètement fauché, il n’hésite pas à voler les chers bouquins.

[…]

L’esprit irrévérencieux souffle, partagé par deux amis, le Gros et le Maigre. […] Rapide en amour, le Gros compose des sonnets et admire Quevedo. […] Timide, le Maigre, qui vit pauvrement avec sa mère Rosa dans un solar, prétend créer une revue où les jeunes écrivains prendront la parole. Elle s’appellera Le Güije éclairé, du nom des lutins de la mythologie insulaire, « petits nègres à grosse tête, aux oreilles pointues, qui vivaient au fond des cours d’eau et passaient leur temps à plaisanter ». Pour devenir « güije », l’examen de passage est sévère. Beaucoup s’y cassent le nez, et il faudra bien du talent, d’humour et de persévérance à Angela pour entrer dans le cercle des trois mousquetaires, et devenir leur « Une », surnom tiré de la devise « Une pour tous ».

Le projet d’une revue libre et critique peut-il se réaliser, malgré la censure, malgré les jalousies ? […]

Miracle de l'écriture : ce qui aurait pu être une lourde charge idéologique se transforme en une suite d’aventures tenant le lecteur en haleine. Tissée d’images comme peut l’être un film, la construction joue avec les lieux et les temps, et les chapitres s’emboîtent selon la technique du retour en arrière. C’est de Moscou […] que le Maigre se remémore La Havane et l’épopée du Güije, longtemps après son ratage. Un ratage raconté dans une langue à la fois ambitieuse et inventive, où est restitué le style de chacun des personnages, et leurs mémorables rencontres avec les monstres sacrés de la littérature cubaine : José Lezama Lima, le Poète Immense, Alejo Carpentier, le Narrateur, Nicolas Guillén, le Poète, Eliseo Diego, « le visage effilé par une barbiche franciscaine aussi mesurée que ses vers », sans oublier Virgilio Pinera, « au regard d’aigle moqueur ».

[…]


Le Monde diplomatique, novembre 1995, p. 27 [en ligne]
RAPHAËLLE RÉROLLE : Dans Les paroles perdues, un jeune homme auquel Jesús Díaz s'identifie sans peine vit les années triomphantes de la révolution cubaine. Conçu comme le pendant esthétique des Initiales de la terre, ce livre intense évoque la quête littéraire et philosophique d'un groupe de très jeunes gens qui se heurtent vite à la médiocrité bureaucratique et à la trahison.

Le Monde des livres, 17 octobre 1998
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Las palabras perdidas », Barcelona : Destino, 1992
  • « Les paroles perdues », Paris : Métailié (Bibliothèque hispano-américaine), 1995

mise-à-jour : 16 avril 2018
Jesús Díaz : Les paroles perdues
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