NOTE DE L'ÉDITEUR : Lorsque Gocéné pose le pied sur le sol de la « métropole », trois quarts de siècle après son premier séjour forcé lors de l'Exposition coloniale de 1931, il sait seulement qu'il est venu pour honorer un engagement. Et si, à ce moment précis, on lui demandait ce qu'il compte faire à Paris, il répondrait qu'il vient chercher un frère kanak dont la trace s'est perdue cent ving-quatre ans plus tôt, et qu'il compte bien le ramener parmi les siens.

Aux côtés du héros de Cannibale, le lecteur découvrira une fois encore comment la réalité historique prend parfois de surprenantes allures de fiction.

EXTRAIT

— […] vous venez d'où, exactement ? — Le chemin a été très long, plus long encore que les rides que je porte sur le visage … Raconter ma vie prendrait autant de temps que j'ai mis à la vivre. — Je vous demande seulement d'où vous venez … Gocéné remua la tête en souriant. — C'est le parcours qui intéresse les gens … Si je vous dis que j'habite Tendo, un village kanak de la province Nord tellement perdu dans la chaîne de montagnes que les ondes de la radio et de la télévision ne parviennent même pas à l'atteindre, vous voudrez immédiatement savoir ce que je faisais ce matin à vingt mille kilomètres de chez moi, dans une vente aux enchères d'objets océaniens … Vrai ou faux, hein ? ☐ pp. 26-27

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE

• « Le retour d'Ataï », Paris : Gallimard (Folio, 4329), 2006
• « Le retour d'Ataï », texte Didier Daeninckx, scénario et dessin Emmanuel Reuzé, Paris : Emmanuel Proust, 2012
• « Cannibale (suivi de) Le retour d'Ataï » édition augmentée, Lagrasse : Verdier (Verdier poche), 2015
  

• « Cannibale », Lagrasse : Verdier, 1998 ; Paris : Gallimard (Folio, 3290), 1999 ; Paris : Magnard, 2001
• « C'est tous les jours Noël », in : Une journée d'été, Paris : Librio (274), 2000
• « Voiles de mort » ill. par Loustal, Paris : Le Monde (Les Petits polars du Monde, 2), 2013