Hemingway
à Cuba / Gérard de Cortanze. - Paris :
Gallimard,
2002. - 193 p.-[16] p. de pl. ; 18 cm. - (Folio,
3663).
ISBN
2-07-042134-1
|
|
Je
me suis souvent demandé ce que je devrais faire du restant
de ma
vie et maintenant je le sais
— j'essaierai d'arriver à
Cuba.
☐ Ernest
Hemingway, en mer, vers le 28 mars 1928
— cité p. 12
|
Gérard de Cortanze relate, dans les moindres
détails, la vie quotidienne menée par Ernest
Hemingway à la Finca Vigía,
sa résidence de San Francisco de Paula près de La
Havane. Rien n'est omis : l'espadon de 500 livres
pêché en 1929 et le marlin de 119 livres en 1935,
les escales au Bar Basque ou au Floridita,
Ava Gardner nue dans la piscine et Gary Cooper avec qui il
« ne parlait pratiquement que de la pluie et du beau
temps, de la chasse et de Hollywood », les milliers
de livres de la bibliothèque où les
poèmes de T.S. Eliot voisinent avec un manuel sur la chasse
en Afrique …
Mais derrière cette enfilade
d'anecdotes, se trame un récit qui interroge,
au-delà de l'attachement durable à la grande
île, la tension d'une existence
— « Hemingway appelait la vie la
grâce sous pression » —
et les ressorts mis en œuvre pour écrire « en
suant sang et eau ».
|
GÉRARD
DE CORTANZE
: Après plusieurs incursions sur les
côtes cubaines,
Hemingway loue, en avril 1932, une chambre à
l'hôtel Ambos
Mundos, à La Havane, où il écrira de
nombreux
articles et son roman Pour
qui sonne le glas.
Sept ans
plus tard, Martha Gellhorn, qu'il a rencontrée en
Espagne pendant la guerre civile, trouve près de La Havane,
à San Francisco de Paula, une maison de style colonial
espagnol
: la Finca Vigía. Au milieu de ses vastes
bibliothèques,
parmi soixante-sept chats et chiens, entouré des tableaux
qu'il
aime, de ses fétiches africains et de ses
trophées de
chasse, il y écrit, dans la douleur, une œuvre.
Quand il
ne pêche pas, il assiste à des parties de pelote
basque,
pratique le tir au pigeon au Club du Cerro, retrouve ses amis
américains et ses chers pêcheurs cubains. Il ne
quittera
Cuba qu'en juillet 1960. Un an plus tard, il se suicidera.
Il avait
passé trente ans de sa vie à Cuba. Ce livre est
l'histoire d'une rencontre entre un écrivain et un pays.
|
EXTRAIT |
[Ernest
Hemingway] prospecte, cherche, risque et se risque. Attiré
par
Cuba, il se roulera dans ses odeurs, odeurs de rues et de moulins, de
hangars, et de mélasse, d'alcool, de vesou, de fuel, de
friture,
de sueur, de café. Odeurs délicates et fugaces
du tabaco. Odeurs
qui affolent les oiseaux en quête de mangue. Odeurs
grivoises,
odeurs obscènes. Odeurs de plantations lointaines. Odeurs de
voyages et de poussière. Odeurs de branches de palmiers qui
brassent la brise du nord. Odeurs des journées d'hiver
subtropicales. Odeurs toutes proches du port, Casablanca, La Regla,
odeurs de la baie de La Havane, odeurs de la mer, traversée
d'une houle si forte que tenir la barre du bateau ressemble
« à la descente d'une colline
à
cheval » (Îles
à la dérive). Car Cuba,
La Havane, commencent, chez Hemingway, par la mer
« dure, neuve et bleue » (En
avoir … ou pas), qui est
celle de Key West.
☐
p. 14 |
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Hemingway
à Cuba » avec des photographies de
Jean-Bernard
Naudin, Paris : Éd. du Chêne, 1997
|
|
|
|
mise-à-jour : 18
juillet 2011 |
|
|
|