Sandrine Colombo

La route des rhums : Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante, photographies de Sophie Hayot

Ibis rouge

Matoury (Guyane), 2002

bibliothèque insulaire

   

Guadeloupe

Martinique

parutions 2002

La route des rhums : Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante  / Sandrine Colombo ; photographies de Sophie Hayot. - Matoury (Guyane) : Ibis rouge, 2002. - 176 p. : ill. ; 23 cm. - (Guide découverte).
ISBN 2-84450-174-5
NOTE DE L'ÉDITEUR : Il existe encore 18 distilleries aux Antilles françaises qui fument toujours, pour la fabrication du rhum agricole, produit né de ces îles du sucre. Neuf à la Martinique, six en Guadeloupe continentale, trois à Marie-Galante. […]

Ce sont des monuments autant que des usines, des témoins architecturaux du siècle passé, mais aussi des entreprises modernes qui se battent pour répandre le plus loin possible le goût du rhum agricole. Chacune reflète un stade différent de développement. Il y a les modestes, les familiales, les gigantesques, les florissantes, les endettées. Toutes manifestent une double logique : l'attachement à un savoir-faire séculaire exclusif aux îles du sucre, et une volonté farouche d'exister dans ce millénaire nouveau.

Pour goûter aux saveurs du rhum agricole et à son histoire, la visite des distilleries s'impose … par la route, ou par ce livre !
EXTRAIT Les distilleries de la Martinique et de la Guadeloupe ont vraiment pris leur essor à partir du milieu du XIXe siècle, quand la France métropolitaine a eu brusquement besoin d'alcool. Les maladies successives des vignobles continentaux touchés par l'oïdium, puis par le phylloxéra, ont entraîné une forte demande d'alcool aux Colonies, qui subissaient alors le début de la crise du sucre de canne, malmené par la montée en puissance de la betterave.

C'est ainsi que bouleversés par les concentrations industrielles, et interpellées par la demande française, les nombreuses sucreries de Martinique et de Guadeloupe, qui étaient de petites entreprises familiales, cessent leur activité, et se convertissent pour la plupart en distilleries pour fabriquer le rhum.

Dans les années 1890, la Martinique devient alors le premier exportateur de rhum du monde. L'île compte à l'époque une quanrantaine de distilleries, dont la moitié se situe à Saint-Pierre, aux pieds du volcan. Elles seront réduites en poussière en 1902 avec l'éruption de la montagne Pelée …

La Guadeloupe, quant à elle, voit le lancement de plusieurs distilleries, mais reste à cette époque cinq fois moins productrice que son île sœur en matière de rhum, consacrant encore la canne à sucre à la cristallisation.

Avec la Première Guerre mondiale, la métropole a un immense besoin d'alcool abondant et bon marché pour remonter ses centaines de milliers de poilus. Les Antilles répondent de plus belle : la Martinique passe de 80 distilleries avant la Grande Guerre à quelques 120 unités en 1919 !

Les affaires tournent en 1922, quand le Parlement, soucieux de ménager les intérêts des producteurs d'eaux-de-vie métropolitains, vote le contingement des rhums coloniaux. La Martinique ne peut plus exporter que 80 000 hectolitres en France, alors qu'elle en écoulait près de 300 000 pendant la guerre ! La Guadeloupe, pour sa part, est limitée à 60 000 hl à la même époque, dont les deux tiers sont du rhum industriel.

[…]

Aujourd'hui [on ne compte plus que] neuf distilleries fumantes réparties sur les deux tiers nord de [la Martinique] […] et neuf […] sur le sol guadeloupéen, dont trois sont implantées à Marie-Galante.

☐ pp. 35-37
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • Florette Camard-Hayot (dir.), « Martinique, terre de rhum » photographies de Jean-Luc de Laguarigue, Gros-Morne (Martinique) : Traces HSE, 1997
  • Alain Huetz de Lemps, « Histoire du rhum », Paris : Desjonquères, 1997

mise-à-jour : 3 septembre 2007

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