parutions 1999

Pêle-mêle de bagages et de gens, d'avirons qui vous barraient les jambes, de voiles qui vous retombaient sur le nez. Pour descendre à terre, il leur fallut marcher sur une rame comme sur une corde raide … Gustave Flaubert

NOTE DE L'ÉDITEUR : Pol Calloc'h a rassemblé une documentation remarquable sur le cabotage et le microcabotage de notre Bretagne Sud. Cette documentation, ajoutée aux documents conservés par la Compagnie Morbihannaise et Nantaise de Navigation, a permis d'écrire une histoire des liaisons maritimes de Belle-Ile.

A la fin des années 1860, le commerce nantais se relève de la Grande Crise de 1857 (première crise mondiale du capitalisme), puis c'est la création (1875-1885) de nombreuses Maisons nantaises d'armement. Le développement économique est marqué par les mises en service de navires neufs ; il se traduit aussi dans l'évolution du trafic du Chemin de Fer. On mesure ainsi l'importance des accords entre armateurs et compagnies de chemin de fer. Nantes vivra des années de prospérité jusqu'à la guerre de 1914. Ce sera ensuite, après la joie de la victoire, la désillusion, puis les années tristes de 1930 à 1950.

Les Bellilois vivront, à leur échelle, le même cycle : des personnalités de l'île réuniront des capitaux pour s'opposer aux armements nantais, mais s'épuiseront et après une période de concertation, renonceront à leur volonté de maîtriser eux-mêmes leur transport maritime.

Les navires que nous rencontrerons dans cet ouvrage reflètent la vie économique des cent années 1850-1950 : d'abord des navires d'occasion, puis des navires neufs dont le « paquebot » Emile Solacroup est le fleuron ; suivent des navires vieillissants et, enfin, l'impossibilité pour les armateurs privés de renouveler la flotte … et l'intervention du Conseil Général du Morbihan.

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René-Jean Tual