Certains seraient tentés, face à un travail d'une telle ampleur (721 pages, dont 275 pour les annexes bibliographiques, cartographiques et statistiques), et d'une telle ambition, de traquer les écueils ou de relever les fautes de navigation, omissions ou erreurs.

Les amateurs de littératures insulaires se réjouiront au contraire du champ immense ouvert à leur curiosité ; des omissions et des erreurs, ils prendront prétexte pour enrichir à leur seul bénéfice — celui de la recherche plus encore que de la découverte — la somme accumulée par l'auteur ; quant aux vraisemblables infractions aux règles de la méthode, elles sont ici garantes d'une profusion, d'une ouverture, d'une richesse qui font trop souvent défaut aux meilleures thèses universitaires : « avec une boussole, nous n'aurions pas trouvé ces îles Mardi » (Herman Melville).

En cherchant, au travers des traces laissées dans la littérature, à préciser l'identité d'une poignée d'îles éparses le long des côtes d'Armorique, Eric Auphan met en lumière la marque, commune à toutes, de l'insularité ; il souligne le lien qui les unit aux îles des autres mers sans jamais sous-évaluer l'irréductible singularité de chacune.