Eugène Nicole

L'Œuvre des mers

Éd. de l'Olivier

Paris, 2004
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N.E. of America

parutions 2004

L'Œuvre des mers / Eugène Nicole. - Paris : L'Olivier, 2004. - 786 p. ; 22 cm.
ISBN 2-87929-399-5

JOSYANE SAVIGNEAU : Les vrais amoureux des îles, de toutes les îles, même « éphémères et fantômes » — et pas seulement celles qu'aiment les touristes, sous les tropiques, baignées de mers chaudes et très bleues — se souviennent peut-être d'un étonnant premier roman, paru […] en 1988 […], L'Œuvre des mers.

On y découvrait un archipel ignoré, presque oublié de la France, qui, pourtant, le possède, Saint-Pierre et Miquelon. […]

Eugène Nicole avait continué son chemin dans cette topographie sentimentale avec Les Larmes de pierre (1991) et Le Caillou de l'Enfant-Perdu (1996). […]

Et le revoici avec un gros volume de près de 800 pages […]. Il comporte quatre parties, et treize chapitres — treize chants comme une épopée — et s'intitule aussi L'Œuvre des mers […].
[…]
Mais quel est donc ce nouvel et gros Œuvre des mers ? « J'ai repris mon lointain projet de rassembler en un seul volume le cycle romanesque que j'avais entrepris, explique Eugène Nicole. Je l'ai augmenté d'une quatrième partie, " La Ville sous son jour clair ", et, surtout, je l'ai entièrement retravaillé dans la perspective d'une unité. On y perçoit, je crois, la modification de mon rapport à ce lieu, qui, désormais, entre dans le monde moderne. C'est aussi dans la distance que j'ai pu le faire émerger comme lieu d'écriture. »

Dans L'Œuvre des mers d'autrefois, devenu aujourd'hui la première partie du récit, le lecteur entrait dans un pays inconnu, un étrange village avec de curieux personnages […].

On retrouve tout cela, bien sûr, dans ce « chant » de Saint-Pierre et Miquelon qu'est désormais ce livre. Mais on comprend beaucoup mieux comment le narrateur lui-même s'est construit en refaisant ce parcours, en retraçant sa propre histoire, sa géographie intime, en explorant son rapport aux ancêtres, aux aïeux, aux grands-parents qui ont élevé cet enfant dont la mère est morte alors qu'il avait 5 ans.

[…]

Né dans une île, on n'en sort jamais vraiment, sauf peut-être en écrivant. « A Paris, puis à New York, je n'ai jamais quitté les îles » souligne Eugène Nicole. « J'avais même d'abord écrit " à Paris comme à New York, j'ai toujours poursuivi les îles " », dit-il. « Les îles  c'est une entité qui est à la fois une terre et une écriture », dont il fallait faire « une œuvre épique et vagabonde », aujourd'hui totalement accomplie.

Le Monde des livres, 9 janvier 2004

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
La première version de “ L'Œuvre des mers ” a été publiée en 1988 ; par la suite, Eugène Nicole a fait paraître deux romans également situés à Saint-Pierre-et-Miquelon : “ Les larmes de pierre ” en 1991, “ Le caillou de l'Enfant-perdu ” en 1996. La seconde version de “ L'Œuvre des mers ” (2004) réunit le texte de la première version (1988) suivi des romans de 1991 et 1996, et d'une quatrième partie inédite, “ La ville sous son jour clair ”. Une ultime (?) version, publiée en 2011, s'achève sur une cinquième partie — “ Un adieu au long cours ” où l'auteur évoque la figure de son père.
  • « L'Œuvre des mers », Paris : Françoise Bourin, 1988 ; Gallimard (Folio, 2171), 1990 [première version]
  • « L'Œuvre des mers », Paris : L'Olivier, 2011 [nouv. version élargie]
  • « Les larmes de pierre », Paris : Françoise Bourin, 1991 ; Gallimard (Folio, 2552), 1993
  • « Le caillou de l'Enfant-perdu », Paris : Flammarion, 1996

mise-à-jour : 20 novembre 2018

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