8ème
édition du Prix du
Livre Insulaire (Ouessant 2006)
distinction : « regard poétique » |
La veuve de l'écrivain :
confession poétique / Marie-Jean Vinciguerra. - Ajaccio :
DCL Éd. ; Sammarcelli, 2005. - 159 p. ;
21 cm.
ISBN 2-911797-85-X
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Un jeune écrivain français
originaire de Corse se passionne pour l'œuvre d'un écrivain
italien, Edoardo Stefani. Adriana, la veuve de ce dramaturge
incite l'adolescent à traduire les pièces de théâtre
de son mari, puis à s'y investir totalement. L'amitié
qu'elle lui porte se transforme en affection maternelle, puis
en passion amoureuse. La différence d'âge entre
les deux protagonistes ne suffit pas à expliquer les tourments
et l'échec de la liaison. Celui-là même qui
en a été le prétexte et le lien devient
un insurmontable obstacle. L'adolescent ne peut accepter d'être
aimé à travers un écrivain disparu. Cet
amour lui apparaît comme une transgression spirituelle
plutôt que morale.
Ce thème audacieux d' « inceste
spirituel » est traité avec pudeur. Il s'agit
d'un roman d'initiation et d'apprentissage.
Les pérégrinations
du jeune Corse lui font découvrir la culture italienne.
Il y trouve des clefs pour comprendre et approfondir sa culture
d'insulaire.
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EXTRAIT |
Journal de Georges — Bastia,
mai 1993
[…]
Edoardo, je regarde ta photo.
Tu as l'air, sous l'uniforme d'officier, d'un ange à peine
posé sur la terre de Parme recouverte de neige, ce jour
d'hiver 1917, un jour sans vent. Etranger, parmi les autres anges
aux génuflexions baroques suspendus aux frontons de ta
fabuleuse cité. Tu es seul. Tu n'as pas encore reçu
de mission si ce n'est celle de servir dans une armée
qui sera bientôt en déroute.
En cet instant fixé par
le photographe, tu es loin de tout. Ton regard détaché,
« staccato », est celui de l'inconnu de
la Flagellation d'Urbino.
Tu regardes ton paysage intérieur.
Près de quarante ans après,
le hasard, organisateur de je ne sais quel mystère, me
remettra sur tes pas dans ta ville où j'ai poursuivi ton
rêve.
Marie-Louise déjà
amoureuse du borgne Neipperg, s'était abandonnée,
à Compiègne, en 1810, cédant avant le mariage,
à l'impatient Napoléon. Tu me disais, Adriana,
que c'était là une naturelle façon d'aimer,
celle d'une princesse autrichienne aussi à l'aise dans
son corps de vingt ans qu'une jeune ligure au sang vif. Voulais-tu
parler de toi ?
[…]
☐ p. 39
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Îles andines »,
Toulouse : Centre régional de documentation pédagogique,
1969
- « Kyrie Eleison »
préface de Jean-Noël Pancrazi, Ajaccio : La
Marge, 1991
- « Cervoni - Nostromo
- Garibaldi : Un regard corse et garibaldien sur Nostromo »,
L'Époque conradienne (revue de la Sté
conradienne française), 1995 (pp. 33-44)
- « Marines sauvages :
l'ange dicte, le poète rature », Ajaccio :
Albiana, 1997
- « L'île laboratoire
d'utopie » in Anne Meistersheim (éd.), L'île laboratoire,
Ajaccio : Alain Piazzola, 1999 (pp. 345-350)
- « Hölderlin et Paoli », Bastia : Materia scritta, 2006
- «
Chroniques littéraires : la Corse à la
croisée des XIXe et XXe siècles »,
Ajaccio : Alain Piazzola, 2010
- « Bastion sous le vent, récit onirique », Alata : Colonna édition, 2011
- « Les élites ghisonaises », Alata : Colonna édition, 2012
- « Mrs Christie prend le maquis : ciné-roman onirique », Ajaccio :
Albiana (Nera), 2014
- « Arlecchino
& Grossu Minutu francs-maçons : drame burlesque en cinq
actes » texte en français et en corse,
Biguglia : Stamparia Sammarcelli (E très favelle), 2014
| - (collectif), « Tous
les matins de Corse », Marseille : Autre temps,
1998
- Ghjuvan Maria Arrighi et Marie-Jean
Vinciguerra (dir.), « Le mémorial des Corses
[volume 7] Chronique de fin de siècle, 1981-2000 »,
Ajaccio : Albiana, 1999
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mise-à-jour : 28 septembre 2018 |
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