Les
Vêpres siciliennes : le complot de Jean de Procida /
traduit
du sicilien et présenté par Jacqueline
Malherbe-Galy et
Jean-Luc Nardone. - Toulouse : Anacharsis, 2012. -
87 p. : carte, facsim. ; 20 cm. -
(Famagouste).
ISBN
978-2-914777-92-6
|
A la fin du XIIIe
siècle, Charles d'Anjou
— frère du roi de
France, saint Louis — règne sur la Sicile
et sur le
sud de la péninsule italienne. Il a des visées sur
l'empire byzantin, mais son pouvoir est violemment contesté
en
Sicile où ses troupes multiplient les exactions.
C'est
dans ce contexte que Jean de Procida noue un audacieux complot visant
à mettre un terme à la présence
française
dans l'île. Pour y parvenir, il se rapproche successivement
de
l'empereur Michel Paléologue à Constantinople, du
pape
Nicolas III et du roi Pierre III d'Aragon. Le texte
relate
avec une rigoureuse précision les longs et subtils
préparatifs puis le brutal déroulement du coup de
force
qui aboutit au printemps 1282 à la déroute
française. L'épisode, connu sous le nom de Vêpres siciliennes,
marque durablement l'histoire insulaire.
La
chronique achevée, après que l'auteur anonyme ait
inscrit “ FINIS ”, un bref
épilogue
infléchit sensiblement la portée du
récit. Jean de
Procida avait en effet de très sérieux griefs
personnels
envers Charles d'Anjou et son pouvoir. S'en suit une conclusion en
forme de conseil aux “ seigneurs qui dirigent
royaumes,
cités, terres et
châteaux ” : “ ne pas humilier ni offenser leurs vassaux et leurs
serviteurs [et] toujours rendre pleine justice ”.
Jean de Procida et les Vêpres siciliennes
ont laissé une trace durable dans l'histoire, dans la
littérature (Dante, Pétrarque,
Boccace, …),
dans la musique (Verdi).
|
INCIPIT |
Voici
le récit de la rébellion de la Sicile qu'ourdit
et fit
mettre en œuvre Jean de Procida contre le roi Charles.
En
l'an 1279 après l'Incarnation de notre Seigneur
Jésus
Christ le roi Charles avait décidé une grande
guerre
contre Michel Paléologue, empereur de Romanie. Et pour cette
guerre ledit roit Charles fit construire nombre de grands vaisseaux et
de galées pour se rendre à Constantinople avec
toutes ses
forces armées. C'est pourquoi il avait invité les
hommes
valeureux de France et de Provence et d'Italie à
l'accompagner
nombreux dans cette expédition, afin de pouvoir vaincre
Michel
Paléologue et tout son empire de Romanie. Alors qu'il se
trouvait en Sicile, messire Jean de Procida
réfléchit
à la manière dont il pourrait empêcher
l'attaque
que le roi Charles avait projetée contre monseigneur
Paléologue, à savoir comment il pourrait abattre
la
royauté angevine, faire mourir le roi, pousser la Sicile
à se révolter contre lui et à tuer
tous ses
soldats. Aussi pensa-t-il aller en Romanie auprès de Michel
Paléologue pour être à son
côté et
mettre en échec les intentions du roi Charles.
☐ pp. 37-38 |
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE (sur la base des indications fournies dans l'ouvrage) |
- Dante Alighieri,
« Paradis » in Œuvres
complètes, trad.
nouv. sous la dir. de Christian Bec, Paris : Librairie
générale française (Le Livre de
poche), 1996
- Michele
Amari, « Un periodo delle istorie siciliane del
secolo
tredicesimo », Palermo : Poligrafia
Empedocle, 1842
- Giovanni
Boccaccio, « Le
Décaméron », Paris :
Bordas (Classiques Garnier), 1988
- Jean-Alexandre
Buchon (éd.), « Chroniques
étrangères
relatives aux expéditions françaises pendant le
XIIIe
siècle », Paris : A. Desrez, 1840
- Pasquale
Castorina (ed.), « Il Vespro siciliano :
cronaca siciliana anonima, intitolata : Lu Rebellamentu di Sichilia »,
Catania : Giacomo Pastore, 1882
- Filadelfo
Mugnos, « I raguagli historici del Vespro Siciliano
(…) Nei quali si mostrano i felici reggimenti c'han fatto i
sereniss. e catolici regi Aragonesi, ed Austriaci nel lor regno
fideliss. di Sicilia, e 'l mal gouerno di Carlo
d'Angiò re
primo di Napoli (…) », Palermo : Pietro
Coppola, 1645
- Francesco
Petrarca, « Itinéraire de Gênes
à la
Terre Sainte, 1358 », Grenoble :
Jérôme
Millon (Orbita), 2002
- Steven
Runciman, « Les Vêpres
siciliennes : une histoire
du monde méditerranéen à la fin
du XIIIe
siècle »,
Paris : Les Belles lettres, 2008
- Eugène
Scribe, « Les Vêpres
siciliennes » musique
de Giuseppe Verdi, Paris : Michel Lévy, 1855
- Enrico
Sicardi (ed.), « Due cronache del Vespro in volgare
siciliano del secolo XIII », Bologna : R.
Zanichelli,
1917
|
|
|
mise-à-jour : 12
juin 2013 |
 |
|
|