Cabrera, ou l'empereur des
morts / Baltasar Porcel ; traduit du catalan par
Marianne Millon. - Arles : Actes Sud, 2002. -
249 p. ; 22 cm. - (Lettres hispaniques).
ISBN 2-7427-3954-8
|
NOTE
DE L'ÉDITEUR : En cet
été 1809, les eaux placides et diaphanes de la
baie de Cabrera éclairent d'une lumière morbide
le débarquement de neuf mille grognards de
l'armée impériale. Ils sont
déportés après la capitulation de
Bailén dans cet îlot désert, sans lois,
sans espoir, sans issue, atomisés en fragments errants,
jetés dans le vide cosmique.
Un
vétéran de ces troupes napoléoniennes
propose, en 1850, le récit dantesque de la
tragédie. Du passé, comme d'un puits sans fond,
la mémoire ramène les souffrances de ces soldats
de la foi impériale, simples marionnettes de son petit
théâtre, pitoyables pantins
désarticulés, livrés à
l'instinct de survie le plus bestial ; l'image
énigmatique d'un lieutenant exalté, ombre
damnée de l'empereur, consumée par
l'ambition ; deux sœurs amoureuses du même
homme, sacrifiant leurs rêves à sa
voracité de pouvoir.
Véritable caisse de
résonance des grands courants moraux et
idéologiques de la Révolution
française, les protagonistes de Cabrera
sont tous propulsés dans l'œil du cyclone par un
mystérieux Deux ex machina :
masse ruminante et obéissante, figures
emblématiques de la puissante dichotomie de la nature
humaine, éternelles victimes de notre folle propension
à toujours aimer l'insaisissable.
Ce roman qui tient
à la fois du genre politique, philosophique et
épistolaire, palpite d'une saisissante force vitale,
majestueuse et violente comme l'aigle impériale.
|
MAGAZINE
LITTÉRAIRE, n° 277, mai 1990 :
Grand voyageur — Afrique, Asie — [Baltasar Porcel]
garde des relations privilégiées avec
l'île natale. Elle est le décor, la trame,
l'essence même de sa création. […] Il
crée un univers étrange d'où surgit
une sorte de saga du monde méditerranéen qui,
dépassant les limites insulaires, devient quasi-mythique.
|
COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « L' emperador o
L'ull del vent », Barcelona : Planeta, 2001
|
- « Défunts sous les amandiers en
fleurs », Eglise-Neuve d'Issac :
Fédérop, 1988
- « Galop vers les
ténèbres », Arles :
Actes sud, 1990
- « Printemps et
automne », Arles : Actes sud, 1993
- « Méditerranée
: tumultes de la houle », Arles : Actes
sud, 1998 ; Actes sud (Babel, 659), 2004
- « Olympia
à Majorque », Arles : Actes sud,
2007
- « Le
cœur du sanglier », Arles : Actes
sud, 2014
|
|
|
mise-à-jour : 17 mars 2022 |
Né
à Andratx (Majorque) en 1937, Baltasar Porcel est
décédé à Barcelone
— où
il résidait depuis 1960 — le 1er juillet
2009. |
|
|
|
|