Vingt poèmes
d'amour et une chanson désespérée [suivi de] Les
vers du capitaine / Pablo Neruda ; éd.
bilingue, trad.
de Claude Couffon et Christian Rinderknecht. - Paris :
Gallimard,
1998. - 332 p. ; 18 cm. -
(Poésie, 320).
ISBN 2-07-040421-8
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Condamné
à la détention en 1948 pour son engagement
politique,
Pablo Neruda vit un temps dans la clandestinité avant de
fuir le
Chili en 1949. En 1952 il s'éprend de Mathilde Urrutia, une
jeune Chilienne du Sud et
passe avec elle six mois sur l'île de Capri.
Les Vers du
Capitaine publiés initialement dans l'anonymat 1
chantent un amour solaire et tourmenté, empreint de joie et
de
souffrance, où l'orgueil farouche et l'engagement politique
du
poète portent coups et blessures à
l'aimée :
… promène
ma photo trahie, moi
je vais poursuivre mon chemin qui est d'ouvrir
de larges voies contre l'ombre, de rendre
douce la terre, …
(…)
Ah ! grand amour, petite aimée ! 2
L'amour
vaincra les embûches de Capri et Mathilde Urrutia
accompagnera la vie et l'œuvre du poète
jusqu'à sa
mort. Neruda lui a dédié “ La
centaine
d'amour ” 3 :
j'ai
construit par la hache, le couteau, le canif, ces charpentes d'amour
(…) pour qu'en elles vivent tes yeux que j'adore et que je
chante.
1. |
La
première édition (L'Arte Tipografica, 1952) est
l'œuvre de Paolo Ricci, un peintre ami de Neruda ;
l'identité de l'auteur n'est pas
dévoilée et le
tirage limité à quarante exemplaires ;
l'anonymat ne
sera levé qu'en 1963. |
2. |
Les
rages, p. 217 |
3. |
“ La centaine d'amour ” trad. par Jean Marcenac et
André Bonhomme, Paris : Club des amis du livre progressiste,
1965 ; Paris : Livre club Diderot, 1974 ;
Paris :
Gallimard (Poésie, 291), 1995 |
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EXTRAIT
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He dormido
contigo
toda la noche mientras
la oscura tierra gira
con vivos y con muertos,
y al despertar de pronto
en medio de la sombra
mi brazo rodeada tu cintura.
Ni la noche, ni el sueño
puderion separarnos.
He dormido contigo
y al despartar tu boca
salida de tu sueño
me dio el sabor de tierra,
de agua marina, de algas,
del fondo de tu vida,
y recibí tu beso
mojado por la aurora
como si me llegara
del mar que nos rodea.
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J'ai dormi avec toi
toute la nuit alors
que la terre en sa nuit tournait
avec ses vivants et ses morts,
et lorsque je me réveillais
soudain, par l'ombre environné,
mon bras te prenait par la taille.
La nuit ni le sommeil
n'ont pu nous séparer.
J'ai dormi avec toi
et ta bouche, au réveil,
sortie de ton sommeil
m'a donné la saveur de terre,
d'algues, d'onde marine,
qui s'abrite au fond de ta vie.
Alors j'ai reçu ton baiser
que l'aurore mouillait
comme s'il m'arrivait
de cette mer qui nous entoure.
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La noche en la isla / La nuit dans
l'île — pp. 140-141 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- [Anónimo],
« Los versos del
capitán », Napoli : L'Arte
tipográfica, 1952
- [Anónimo],
« Los versos del
capitán » con una carta
prólogo de Rosario de la Cerda, Buenos Aires :
Losada
(Biblioteca clásica contemporánea), 1953
- Pablo Neruda, « Los versos del
capitán » con una carta
prólogo de Rosario de la Cerda, Buenos Aires : Losada (Biblioteca
clásica contemporánea), 1963
- Pablo
Neruda, « Les vers du capitaine [suivi de] La
centaine
d'amour » trad. de l'espagnol (Chili) par Claude Couffon,
Jean
Marcenac et André Bonhomme, Paris : Gallimard (Du Monde entier),
1984
|
- Pablo
Neruda, « Canción de gesta =
Chanson de
geste » éd. bilingue trad. de l'espagnol
par Pablo
Urquiza, Montreuil : Le Temps des cerises, Paris :
Abra
pampa, 2016
|
- Teresa
Cirillo Sirri, « Neruda
a Capri : sogno di un'isola »,
Capri : La Conchiglia (Atyidae,
30), 2001
- Estelle
Monbrun, « Meurtre à Isla Negra »,
Paris : Viviane Hamy (Chemins
nocturnes), 2006
- Matilde
Urrutia, « Mi
vida junto a Pablo Neruda : memorias »,
Barcelona : Seix Barral (Biblioteca
breve), 1997
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mise-à-jour : 17
septembre 2018 |
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