Meurtre à
Isla Negra / Estelle Monbrun. - Paris : Viviane Hamy, 2006.
- 262 p. ; 19 cm. - (Chemins nocturnes).
ISBN 2-87858-227-6
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Isla
Negra, où Pablo Neruda s'était fait construire une
résidence, n'est pas une île mais un petit village
baigné par l'océan Pacifique au sud de Valparaiso.
Estelle Monbrun — de son vrai nom, Elyane
Dezon-Jones — ne l'ignore pas et exploite
l'ambiguïté née de cette fausse insularité
pour souligner les ressorts d'une intrigue dont le cours alimente les
tensions entre les pensionnaires — écrivains et artistes
en résidence — d'une fondation dédiée
à la mémoire du poète chilien.
Protagonistes et lecteurs sont,
à l'occasion, introduits dans la demeure du poète,
devenue un haut lieu touristique, et, à défaut
de son œuvre, peuvent apprécier quelques éléments
de son cadre de vie : bateaux en bouteilles, collection
de coquillages, figures de proue … Tout ici, et jusqu'à
l'architecture, rappelle l'élément marin, suscitant
et répercutant les échos d'une rêverie marquée
par l'insularité.
Le romancier chilien Antonio
Skármeta avait déjà mis en scène
Pablo Neruda et Isla Negra dans un roman (1985), un film (1983)
et une pièce de théâtre (1984), tous intitulés
« Ardiente paciencia » 1.
Plus tard, le réalisateur Michael Radford avait transposé
le scénario de Skarmeta dans un film à succès,
« Il postino di Neruda » (« Le
facteur », 1996), où l'intrigue était dépaysée
à Salina (Eoliennes) tout en renvoyant paradoxalement au bref séjour de Neruda
à Capri en 1952. 1. | Skármeta se souvient ici des
derniers mots du discours prononcé par Neruda le 12 décembre 1971, quand il
reçut le Prix Nobel de littérature :
« En conclusión, debo decir a los hombres de
buena voluntad, a los trabajadores, a los poetas que el entero
porvenir fue expresado en esa frase de Rimbaud : sólo
con una ardiente paciencia conquistaremos la espléndida
ciudad que dará luz, justicia y dignidad a todos los hombres.
Así la poesía no habrá cantado en vano ». — Pablo Neruda, Hacia la ciudad espléndida, 1971 |
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EXTRAIT |
D'en haut, un touriste anglais
photographia par jeu leurs silhouettes sombres se profilant sur
le paysage sans couleur de l'île, imitation moderne d'une
gravure de William Blake représentant deux damnés
en route pour l'enfer.
☐ p. 89
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - Pablo Neruda, « Mémorial
de l'Île Noire », Paris : Gallimard, 1970
- Pablo Neruda, « Vingt
poèmes d'amour et une chanson désespérée
[suivi de] Les vers du capitaine », Paris : Gallimard
(Poésie, 320), 1998
- Pablo
Neruda, « Chanson de geste = Canción de
gesta », Montreuil : Le Temps des cerises, Paris : Abra
pampa, 2016
| - Teresa Cirillo Sirri, « Neruda
a Capri : sogno di un'isola », Capri : La Conchiglia,
2001
- Antonio Skármeta, « Une
ardente patience », Paris : Seuil (Points-roman),
2005
- Matilde Urrutia, « Mi
vida junto a Pablo Neruda », Barcelone : Seix
Barral, 1997
| - Estelle Monbrun, « Meurtre
à Petite Plaisance », Paris : Viviane
Hamy (Chemins nocturnes), 1998, 2007
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mise-à-jour : 18 septembre 2018 |
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