De la jalousie / Jo
Nesbø ; trad. du norvégien par
Céline Romand-Monnier. - Paris : Gallimard, 2022. -
341 p. ; 21 cm. - (Série noire).
ISBN 978-2-07-294686-8
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| À un coin de rue où je n'avais pas souvenir de m'être jamais trouvé, un chien errant a traversé en trottant sans regarder ni à droite ni à gauche, il semblait avoir flairé quelque chose.
☐ Phtonos, p. 196 | |
L'île
de Kalymnos dans le Dodécanèse attire les amateurs
d'escalade sportive. Confrontée à la disparition d'un de
ces passionnés de falaises, la police locale a sollicité
le
concours de la brigade criminelle d'Athènes.
L'inspecteur
principal Nikos Balli, chargé de confirmer ou
d'infirmer l'hypothèse d'un meurtre, n'est pas un
enquêteur ordinaire ; envoyé en éclaireur sur les
lieux d'un crime, il doit examiner le rôle éventuel de la
jalousie : “ à la brigade criminelle, quand nous
décrochons le téléphone et que le mot meurtre est
prononcé, nous savons que nous avons cinquante et un pour cent
de chances que le mobile soit la jalousie. Ce qui fait de moi, en
dépit de mes limites, un homme important ”.
Mais
le drame de Kalymnos met en œuvre des ressorts psychiques
complexes et pervers ; l'enquête qui, dans ses
débuts, promettait un dénouement limpide et rapide
s'engage dans un labyrinthe dont nul ne peut espérer sortir sans
dommage — “ … l'erreur est
humaine ”. ❙ | Né en 1960 à Oslo, musicien, économiste et scénariste, Jo Nesbø “ utilise
la nouvelle policière avec le panache d’un maître
accompli du genre — construction impeccable, tension latente
et sens de la chute — pour décrire la solitude
humaine ”. |
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EXTRAIT |
Les
meurtres sont rares en Grèce. Si rares qu'on se demande souvent
comment cela est possible, dans un pays frappé par la crise,
avec un taux de chômage élevé, une corruption
importante et de l'agitation sociale. D'aucuns répondent d'un
trait d'humour : plutôt que de tuer quelqu'un qu'ils
détestent, les Grecs préfèrent le laisser vivre en
Grèce. Toujours sur le ton de la plaisanterie, d'autres avancent
que nous n'avons pas de crime organisé parce que nous sommes
incapables de nous organiser. Mais, bien sûr, nous avons le sang
vif. Nous connaissons le crime passionnel. Et je suis l'homme qu'on
appelle quand on suspecte que le mobile du meurtre pourrait être
la jalousie. On me dit capable de la flairer. C'est faux,
évidemment. La jalousie n'a pas d'odeur, de couleur, de
sonorités particulières. En revanche, elle a une
histoire. Et c'est en écoutant cette histoire, ce qui est dit,
ce qui ne l'est pas, que je parviens à déterminer si je
me trouve face à un animal blessé,
désespéré. J'écoute et je sais. Je sais,
parce que c'est moi, Nikos Balli, que j'écoute. Je sais parce
que je suis moi-même l'un de ces animaux blessés.
☐ p. 68
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Sjalusimannen,
og andre fortellinger » Oslo : Aschehoug,
2021
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mise-à-jour : 15 novembre 2022 |
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