6ème édition
du Prix du Livre Insulaire (Ouessant 2004)
ouvrage en compétition |
La ronde des fantômes
/ Jacques Mondoloni. - Ajaccio : Albiana, 2003. - 235 p. ;
22 cm.
ISBN 2-84698-070-5
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Pascal Geronimi prépare un
documentaire sur les chômeurs de longue durée dans
le Nord de la France quand il est appelé au chevet de
son oncle qui se meurt dans son village natal. Commence alors
pour lui la sarabande des fantômes, ceux du passé
et de l'enfance insulaire et ceux, tout aussi émouvants
du présent continental …
Roman du retour sur soi, des
trajectoires de vie brisées par le destin, la société,
les choix individuels, La ronde des fantômes raconte
le lancinant ballet des figures perdues, ancêtres, parents,
enfants et amis, dans le lent cheminement d'une vie déracinée.
Et puis il y a la Corse, lentement effacée, mais portée
au cœur comme un talisman et qui subitement réinvestit
avec force ses territoires autrefois délaissés.
Un roman optimiste donc, un roman de la reconquête.
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EXTRAIT |
Les villages de Balagne jouaient
à chat perché, chacun sur sa colline, devant la
mer. Le vent tournait dans les campaniles, une cloche parfois
tintait, répondant à un troupeau de chèvres.
Mais ce n'était pas un signal : rien ne bougeait,
les villages s'épiaient depuis si longtemps.
Mon île me prenait sous
son charme, m'emprisonnait dans sa soie. La Corse était
une autre planète, avec des horloges qui ne marquaient
plus le temps. Mira et Jean-Louis Henner disparaissaient sous
les sortilèges diffusés par le paysage.
J'ai reconnu le décor
qui avait séduit mon père, ces façades d'église,
ce théâtre fermé pour cause d'abandon. Matteu
allait s'avancer dans son costume blanc, avec son sourire de
propriétaire retiré des affaires, et me parler
d'harmonie. « C'est Dieu qui a inspiré les
bâtisseurs », dirait-il, un Dieu en représentation,
un Dieu esthète qui soignait les apparences. Puis mon
père cracherait sur le Dieu du sud, celui qui tue les
femmes « par le ventre » — ma mère
reposait près de lui dans le tombeau de Corbara mais ce
n'est que sur le tard, après notre grande parenthèse
marseillaise, qu'il avait eu la force de la faire rapatrier du
cimetière de Voza.
« Tu viens ?
Ça nous rappellera le bon temps … »
ai-je proposé à la voix secrète.
☐ pp. 88-89
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- « Corsica blues », Nantes : L'Atalante, 1996
- « Le dernier Corse », in Corse noire, anthologie
présentée par Roger Martin, Paris : Ed. J'ai lu
(Librio, 444), 2001 ; Ajaccio : Albiana, 2010
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mise-à-jour : 13 mars 2013 |
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