Vincenzo Consolo

Le palmier de Palerme

Le Seuil

Paris, 2000
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Méditerranée

parutions 2000

Le palmier de Palerme / Vincenzo Consolo ; trad. de l'italien par Jean-Paul Manganaro. - Paris : Éd. du Seuil, 2000. - 154 p. ; 21 cm.
ISBN 2-02-037419-6

NOTE DE L'ÉDITEUR : « Dans une longue lettre adressée à son fils, Gioacchino Martinez se confesse. C'est le dernier acte d'une lutte que l'écrivain sicilien a menée en vain toute sa vie, payée avec sa défaite et l'abandon de la plume. La déflagration qui déchire soudainement l'air, l'attentat dans lequel un juge et son escorte trouvent la mort sous ses yeux, consacreront définitivement son silence. » Ainsi s'achève un récit douloureux et amer qui, au-delà de l'autobiographie, évoque l'Histoire, celle de la Sicile et de l'Italie, de l'après-guerre à nos jours : car les fautes et les remords qui rongent l'écrivain, les imprécations qu'il lance contre la société qui l'entoure concernent toute une génération, tout un pays.

Comme dans un jeu de miroirs, les déplacements d'une ville et d'une époque à l'autre se multiplient et se répondent au gré des souvenirs de Chino : Paris, Milan et Palerme, la violence de la guerre et celle de la mafia, le sentiment de culpabilité pour un parricide présumé et l'incompréhension qui mine les rapports avec son propre fils, son amour pour Lucia, profond et inextinguible, annihilé par la folie, le palmier de son enfance misérablement abattu par la spéculation mafieuse, l'image du justicier au manteau noir dans un film de son enfance et la figure du juge assassiné.

Ces cauchemars de l'Histoire, civile et privée, se transforment en poésie qui, dans le dialogue qu'elle entretient avec la grande littérature, rallume sur la page quelques lueurs d'espoir.

MARTINE SILBER : Depuis Le Sourire du marin inconnu, paru en 1980, on sait que Vincenzo Consolo est un des plus grands écrivains siciliens. Et même s'il s'est volontairement exilé à Milan où il vit depuis plus de trente ans, il est et reste profondément sicilien. Toute son œuvre et toute son écriture sont imprégnées de l'île. De sa beauté comme de sa violence.

Le Monde des livres, 15 septembre 2000

ALEXIS LORCA : Roman, récit, ode ? Comment définir le dernier livre de Vincenzo Consolo ? Le Sicilien est rebelle à toute forme d'étiquetage comme Gioacchino Martinez, son personnage principal, est rebelle au monde dans lequel il est contraint de vivre.

[…]

L'œuvre de Vincenzo Consolo est empreinte [d'] amour-haine pour l'île blessée. Il n'a de cesse de la chanter même si son chant tient plus du requiem que du bel canto. Le verbe grince, les phrases cognent, atteignant à une poésie magistrale et dissonante. Parfois la plume s'apaise pour dire […] la beauté éphémère d'un coin de ciel. Puis elle reprend sa course heurtée, tentant désespérément de briser le temps, d'éloigner le vide car « l'exil est dans la perte, l'absence, il est en nous l'oubli, l'indifférence aveugle ».

Lire, septembre 2000

COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
  • « Lo spasimo di Palermo », Milano : Mondadori (Scrittori italiani), 1998
  • « Le sourire du marin inconnu », Paris : Grasset, 1980, 1990
  • « Le retable », Paris : Le Promeneur, 1988
  • « La blessure d'avril », Paris : Le Promeneur, 1990
  • « Les pierres de Pantalica », Paris : Le Promeneur, 1990
  • « D'une maison l'autre, la nuit durant », Paris : Gallimard, 1994
  • « Ruine immortelle », Paris : Seuil, 1996
  • « De ce côté du phare : voyages en Sicile », Paris : Seuil, 2005

mise-à-jour : 26 juin 2013
Né le 18 février 1933,
à Sant'Agata di Militello en Sicile,
Vincenzo Consolo est mort à Milan
le 21 janvier 2012.

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