Le tailleur de la
Grand-rue / Giuseppe Bonaviri ; trad. de l'italien par Uccio
Esposito Torrigiani ; préface de Leonardo Sciascia.
- Paris : Gallimard, 1989. - 162 p. ; 19 cm.
- (L'imaginaire, 209).
ISBN 2-07-071558-2
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Il y a une grâce XVIIIe siècle
dans cette histoire d'un tailleur et de sa famille qui nous vient
d'un village des monts Erei en Sicile orientale de l'intérieur,
province de Catane. Quelque chose d'un XVIIIe siècle populaire,
bien entendu, et précisément d'un type entre le
primitif et et l'arcadien, de coloration brute mais également
mignarde. La valeur poétique du roman réside dans
le sens délicatement cosmique avec lequel l'auteur représente
le petit monde local dont il nous entretient.
☐ Elio Vittorini
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RENÉ DE CECCATY : En 1954, Elio Vittorini publiait dans sa
collection « I Gettoni », un jeune médecin
sicilien, de trente ans, Giuseppe Bonaviri. « Le tailleur
de la Grand-Rue », qui vient d'être réédité
en français […], ne passa pas inaperçu. Le livre
racontait l'histoire, les mythes, les légendes d'un village,
près de Catane, Mineo, et donnait la parole à un
vieux tailleur, à sa sœur et à son fils (l'auteur
lui-même). La démarche était singulière,
et d'autant plus originale que, à quelques exceptions
près, la littérature italienne était dominée
par le naturalisme.
Bonaviri, intellectuel atypique,
avait compris que les pauvres avaient une langue qui pouvait
à elle seule fonder une littérature. Lorsqu'on
l'interroge à présent sur le rapport qui semble
unir le dénuement social à la langue poétique,
il répond, sans complaisance, en citant quelques poèmes
siciliens, qui reproduisent la structure de la langue latine.
Le sicilien populaire est, dit-il, comme le latin, une langue
« essentielle ».
Bonaviri se doutait-il, en remettant
son manuscrit à celui qui jouait alors un rôle de
découvreur, qu'il n'allait pas se contenter de laisser
s'exprimer les exclus de l'Histoire, mais qu'il commençait
là une œuvre si originale par son style et son univers
imaginaire que, trente ans plus tard après une vingtaine
de titres publiés, son nom serait retenu, à côté
de ceux de Sciascia et de Moravia, dans la liste des « nobélisables »
?
☐ Le Monde des livres, 2 avril 1989
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COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE | - « Il sarto della
stradalunga », Turin : Einaudi, 1954
- « Le tailleur de
la Grand-rue » trad. par Uccio Esposito Torrigiani,
Paris : Denoël, 1978
| - « Des nuits sur les
hauteurs », Paris : Denoël, 1973
- « La divine forêt »,
Paris : Denoël, 1975
- « Le fleuve de pierre »,
Paris : Denoël, 1976
- « Le poids du temps »,
Paris : Denoël, 1980
- « Le dire céleste »,
Paris : Denoël, 1982
- « Contes sarrazins »,
Paris : Denoël, 1985
- « Dolcissimo »,
Paris : Gallimard (L'Arpenteur), 1989
- « Le murmure des
oliviers », Lagrasse : Verdier, 1990, 2018
- « Ghigò »,
Paris : Hatier, 1990
- « La Dormeveille »,
Paris : Gallimard (L'Arpenteur), 1993
- « Silvinia ou le
voyage des égarés », Paris : Mille et
une nuits, 1996
- « La ruelle bleu », Paris : Seuil, 2004
- « L'histoire incroyable d'un crâne », Paris : Seuil, 2007
- « Les commencements », Paris : La Barque, 2018
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mise-à-jour : 9 décembre 2018 |
Né
en 1924 à Mineo dans la province de Catane, Giuseppe Bonaviri
est mort à Frosinone (au sud-ouest de Rome) le 21 mars 2009. |
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