Scènes
de la vie parisienne : Histoire des Treize / Balzac ;
éd.
établie sous la dir. de Claude Blum et Didier
Alexandre ;
introduction de Stéphane Vachon. - Paris : Garnier, Le
Monde,
2008. - 574 p. ; 18 cm. - (La Comédie humaine, 8).
ISBN
978-2-35184-024-5
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Intitulé
lors de sa première publication “ Ne
touchez pas
la hache ”, le second volet de
l' “ Histoire des
Treize ” appartient aux
“ Scènes de la vie
parisienne ”. Balzac y caractérise,
parfois jusqu'à la
caricature, quelques figures du monde parisien de l'époque
— au premier rang desquelles Mme de Langeais, jeune femme
primesautière faisant les beaux jours du faubourg
Saint-Germain,
et M. de Montriveau, officier menant une “ une vie de
flibustier en gants jaunes et en carosse ” 1,
qui la poursuit d'un amour aussi candide qu'exigeant.
En
contraste avec la tentative de séduction de la duchesse qui
ne
quitte pas un instant le périmètre du noble
faubourg, le
récit trouve son issue sur une île proche des
côtes
espagnoles ; ce pourrait être aux
Baléares … s'il suffisait d'une heure
à la
voile pour s'y rendre depuis Cadix. Ce très sombre
épisode conclusif est restitué en deux temps qui
encadrent la narration. Balzac y dévoile son goût
pour le
monde marin et les aventures qui s'y déroulent —
comme le
laisse deviner le vocabulaire utilisé tout au long de
l' “ Histoire des
Treize ”.
Les
exploits réalisés par Montriveau et ses
compagnons pour
pénétrer au cœur de l'île
où s'est
retirée la duchesse donnent une mesure tangible de la
rigueur
que celle-ci s'est imposée à elle-même.
1. |
Préface
à l' « Histoire des
Treize », p. 237 |
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EXTRAIT |
Le
brick s'arrêta, vingt-quatre heures après son
départ, au nord-ouest d'une île en vue des
côtes
d'Espagne. Le bâtiment avait été choisi
assez fin
de carène, assez léger de mâture pour
qu'il
pût sans danger s'ancrer à une demi-lieue environ
des
récifs qui, de ce côté,
défendaient
sûrement l'abordage de l'île. Si des barques ou des
habitants apercevaient le brick dans ce mouillage, ils ne pouvaient
d'abord en concevoir aucune inquiétude. Puis il fut facile
d'en
justifier aussitôt le stationnement. Avant d'arriver en vue
de
l'île, Montriveau fit arborer le pavillon des
États-Unis.
Les matelots engagés pour le service du bâtiment
étaient américains et ne parlaient que la langue
anglaise. L'un des compagnons de M. de Montriveau les embarqua sur une
chaloupe et les amena dans une auberge de la petite ville,
où il
les maintint à une hauteur d'ivresse qui ne leur laissa pas
la
langue libre. Puis il dit que le brick était
monté par
des chercheurs de trésors, gens connus aux
États-Unis
pour leur fanatisme, et dont un des écrivains de ce pays a
écrit l'histoire. Ainsi la présence du vaisseau
dans les
récifs fut suffisamment expliquée. Les armateurs
et les
passagerrs y cherchaient, dit le prétendu
contremaître des
matelots, les débris d'un gallion
échoué en 1778
avec les trésors envoyés du Mexique. Les
aubergistes et
les autorités du pays n'en demandèrent pas
davantage.
☐ pp. 490-491 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Ne
touchez pas la hache », in Scènes de la vie
parisienne, 3ème
volume, Paris : Mme Charles-Béchet, 1834
- « La
duchesse de Langeais », in Histoire des Treize, nouv.
éd. revue et corrigée, Paris :
Charpentier, 1840
- « La
duchesse de Langeais », in Scènes de la vie
parisienne, tome I : Histoire des treize, Paris :
Furne, 1843
|
- « La
duchesse de Langeais » dossier et notes
réalisés par Isabelle Mimouni, lecture d'image
par
Agnès Verlet, Paris : Gallimard (Folioplus classique, 127), 2008
- « La
duchesse de Langeais » introduction, notes,
chronologie et
bibliographie par Michel Lichtlé, Paris :
Flammarion (GF, 1358), 2008
- « La
duchesse de Langeais » texte intégral de 1834
éd.
et présenté par Marie-Anne Bernolle,
Paris : Nathan (Carrés
classiques), 2008
- « La
duchesse de Langeais, Ferragus, La fille aux yeux
d'or »
notes et dossier par Marie-Ève Thérenty,
Paris :
Hatier (Classiques &
Cie, 11), 2008, 2011
- «
La duchesse de Langeais » in Histoire des treize, éd.
de Pierre-Georges Castex, Paris : Classiques Garnier
(Littératures francophones), 2020
|
- « Massimilla Doni »
in Etudes
philosophiques, Paris : Le Monde, Classiques
Garnier (La Comédie humaine, 6), 2008
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mise-à-jour : 21
juillet 2020 |
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