D'ailleurs,
les poissons n'ont pas de pieds : Chronique familiale, 1 /
Jón Kalman Stefánsson ; traduit de
l'islandais par
Eric Boury. - Paris : Gallimard, 2017. -
466 p. ;
18 cm. - (Folio, 6267).
ISBN 978-2-07-270455-0
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NOTE
DE L'ÉDITEUR : “ Était-ce
ce qu’il venait de vivre en mer, était-ce pour
cette
raison qu’il ne voyait vraiment Margrét que
maintenant ? Il peinait tant à détacher
d’elle
son regard qu’il s’était
entaillé la main
gauche avec le couteau. Une coupure profonde. Le sang avait
coloré la lame avant de goutter sur le poisson. Il avait
levé la tête vers Margrét. Ils
s’étaient regardés droit dans les yeux,
le sang
coulait, c’était septembre, les montagnes
parsemées
d’entailles avaient blanchi en une nuit, le voile de neige
qui
les couvrait était si léger qu’il ne
parvenait pas
à adoucir les arêtes acérées
et leur
colère noire. ”
À
travers trois
générations, le portrait d’une Islande
sauvage,
âpre et nostalgique se dessine. On y croise Ari,
éditeur
exilé au Danemark, et le douloureux souvenir de sa
mère ; son grand-père Oddur, capitaine
courageux,
mais aussi sa grand-mère Margrét, à la
sensualité rare. Au croisement de la folie et de
l’érotisme, la plume de Jón Kalman
Stefánsson nous saisit, avec simplicité, de toute
sa
beauté.
❙ |
Jón
Kalman Stefánsson, né à
Reykjavík en 1963,
est poète, romancier et traducteur. Son œuvre a
reçu les plus hautes distinctions littéraires de
son
pays, où il figure parmi les auteurs islandais les plus
importants. |
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EXTRAIT |
Les
mouettes sont revenues, elles planent,
désemparées,
au-dessus du port, l'une d'elles pousse un cri de douleur, regrettant
toutes ces choses perdues, tous ces changements, regrettant que le
monde qui nous a vus naître disparaisse dans une large mesure
bien avant notre propre mort. En jetant un regard vers les deux points
d'exclamation que sont les immeubles, il me semble apercevoir un rideau
qui bouge, se pourrait-il que la tristesse de l'oiseau ait
ému
quelqu'un ? À
l'arrière des fenêtres closes. Ainsi
s'intitule un recueil de poèmes composé par notre
indomptable tante, décédée depuis
longtemps, tant
de gens ont disparu qui comptaient pourtant, effacés par la
mort
qui transforme ce qui avait du sens en non-sens.
☐ pp. 79-80 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- « Fiskarnir
hafa enga fætur : Aettarsaga »,
Reykjavik : Bjartur, 2013
- « D'ailleurs,
les poissons n'ont pas de pieds : Chronique
familiale, 1 », Paris : Gallimard (Du Monde entier),
2015
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- « À
la mesure de l'univers : chronique
familiale, 2 », Paris : Gallimard (Du Monde entier),
2017 ; Gallimard (Folio,
6517), 2018
|
- « Entre
ciel et terre », Paris : Gallimard (Du Monde entier),
2010 ; Gallimard
(Folio, 5212), 2011
- «
La tristesse des anges », Paris : Gallimard
(Du
Monde entier),
2011 ; Gallimard
(Folio, 5521), 2012
- «
Le cœur de l'homme », Paris : Gallimard (Du Monde entier),
2012 ; Gallimard
(Folio, 5713), 2014
- « Ásta :
où se réfugier quand aucun chemin ne
mène hors du
monde ? », Paris : Grasset, 2018 ;
Gallimard
(Folio, 6692), 2019
- « Lumière d'été, puis vient la nuit », Paris : Grasset, 2020
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mise-à-jour : 22 octobre 2020 |
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