Gaeska — La
bonté / Eiríkur Örn
Norðdahl ; trad. de
l'islandais par Eric Boury. - Paris : Ed.
Métailié,
2019. - 275 p. ; 22 cm. -
(Bibliothèque nordique).
ISBN 979-10-226-0898-5
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NOTE
DE L'ÉDITEUR :
Halldor Gardar, député du parti conservateur, se
réveille un matin dans un monde complètement
différent de celui qu'il a quitté la veille en
s'endormant. Le mont Esja brûle, dégageant un
nuage de
fumée qui recouvre Reykjavík.
Austurvöllur, la place
du Parlement, est envahie par les manifestants qui reviennent chaque
fois que la police les évacue. Des tempêtes de
sable
dévastatrices s'abattent sur le pays, des femmes tombent des
immeubles et s'écrasent sur les trottoirs. La situation est
telle qu'Halldor s'enferme dans une chambre d'hôtel et
sèche les séances parlementaires où
d'ailleurs les
députés en viennent aux mains.
Mais quand
une
petite fille marocaine lui demande de l'aider à arracher ses
parents des griffes du gouvernement islandais qui veut à
tout
prix les “ intégrer ”,
sa vie prend un
sens nouveau et insoupçonné …
Tout d'ailleurs
change dans l'île, les femmes prennent le pouvoir,
renégocient la dette et ouvrent le territoire à
80
millions d'émigrants.
Un texte
dérangeant et
très drôle sur l'avenir de notre monde,
où
prolifèrent la cupidité, la bêtise et
les
préjugés au détriment de
l'égalité,
la fraternité et la modestie.
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Eiríkur
Örn Norđdahl est né à Reykjavik en 1978
et a grandi
à Isafjordur. Il a commencé à
écrire vers
2000, mais la nécessité l'a amené
à faire
d'autres choses pour gagner sa vie. Il a vécu à
Berlin en
2002-2004 puis dans plusieurs pays d'Europe du Nord, en particulier
à Helsinki (2006-2009) et en Finlande (2009-2011) et
dernièrement au Viêtnam. En 2004 il a
été un
des membres fondateurs du collectif poétique d'avant-garde
Nyhil, en Islande. |
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La
poste, les hôpitaux, les écoles.
Tout
ça vous coûte du pognon.
Or,
nous veillons sur votre pognon.
☐ p.
267 |
L'édition
originale a été publiée en Islande en
2009, quand
montait la “ crise ”
financière.
À l'époque pourtant, on a pu juger excessifs les
débordements du roman d'Eiríkur Örn
Norđdahl.
Dix
ans plus tard, la fiction surprend moins, se rapproche chaque jour un
peu plus de l'actualité — manifestations
climatiques
inquiétantes, flux croissants de
réfugiés et
bouffées nationalistes, délires
consuméristes,
rejet des élus et dirigeants politiques
traditionnels, dénonciation radicale de
l'économie
néolibérale …
Scène
du roman, l'Islande fait figure de miroir grossissant où
l'on
distingue un reflet de l'Europe ou du monde. La chute paraît
pourtant bien optimiste : “ Une
douce détermination avait envahi l'ensemble du
réel. Une
tolérance. Une harmonie ”.
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EXTRAIT |
Les
commerçants en faillite avaient installé sur
Austurvöllur des étals où ils
marchandaient leurs
produits. Des orateurs juchés sur des caisses en bois
proposaient des solutions ou prédisaient la fin du monde. Il
fallait maintenant identifier les coupables, disaient certains, tandis
que d'autres affirmaient que cette recherche éternelle des
responsables ne servait à rien. Il fallait dans un premier
temps
reconstruire puis ce serait aux tribunaux de juger les coupables, pour
autant qu'ils existent. Tout le monde comparait la situation
à
la météo. C'était le calme avant la
tempête.
L'ouragan après le beau temps. La mer
déchaînée, le blizzard mortel. Le
rideau de neige
aveuglant.
☐ p. 136 |
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE |
- «
Gaeska », Reykjavík :
Mál og menning, 2009
|
- «
Illska — Le
mal » trad. de l'islandais par Eric Boury,
Paris : Ed.
Métailié (Bibliothèque
nordique), 2015 ;
Paris : Points (P4472), 2017
- «
Heimska — La
stupidité » trad. de
l'islandais par Eric Boury, Paris : Ed.
Métailié (Bibliothèque
nordique), 2017
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mise-à-jour : 30
mars 2020 |
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