La grande panne / Hadrien Klent. - Paris : Le Tripode, 2016. - 332 p. ; 20 cm. ISBN 978-2-37055-090-3
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NOTE DE L'ÉDITEUR :
Accident ou attentat ? Une explosion dans une mine de graphite
italienne provoque l'apparition d'un immense nuage qui menace de
s'enflammer au contact des lignes à haute tension. Pour
éviter la catastrophe, une coupure électrique
générale est décidée dans toute l'Italie,
plongeant le pays dans le chaos. Le nuage se déplace vers le
nord, et la France décide à son tour de procéder
à un black-out sur son propre réseau. Le gouvernement
part s'installer sur l'île de Sein, en Bretagne, pour superviser
la panne qui s'annonce.
Commençant comme une série catastrophe, déroulant l'agenda d'une cellule de crise, La Grande Panne
se transforme peu à peu en un roman inattendu mêlant les
histoires d'amour aux arcanes du pouvoir, les trahisons amicales aux
menaces d'attentat, la surveillance policière aux
banalités d'une vie suspendue à l'attente du retour
à la normale. On y croise un révolutionnaire qui
rêve de mettre en place une insurrection civile, des conseillers
qui tentent de contenir les humeurs d'un président de la
République désabusé, un écrivain
improductif qui observe son île devenue le centre
hystérique d'un pays en état de choc, un brocanteur qui
se trouve embrigadé malgré lui par un service secret
étranger, un journaliste revanchard qui fait le portrait d'une
France en apesanteur … La Grande Panne, ou le portrait d'une humanité un peu paumée, qui l'emporte sur la violence officielle du monde.
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EXTRAIT |
Alexandrine s'aperçoit que Normand ne la suit pas ; elle le rattrape. — Qu'est-ce que tu marmonnes ? — Et qui voit Sein voit sa fin. — Eh
bien c'est vraiment charmant, comme proverbe … Dis-moi, tu
vas où, là ? Moi, je … — Tu ne veux pas passer quelques minutes à marcher avec moi sans répondre au téléphone ? — Excuse-moi,
Normand, tu as raison, je ne suis pas du tout la secrétaire
générale de la présidence d'un pays plongé
dans une coupure générale
d'électricité … J'ai tout à fait le
temps de me faire une petite balade à Kerloulou. — Kelaourou. Qu'est-ce que tu peux être conne … — Normand ! Elle l'a attrapé par la manche. — Pourquoi tu dis ça ? — Parce que tu n'as pas changé … Ils
marchent en silence. Jusqu'à un banc, tout au bout de Kelaourou,
un banc fait de trois vieilles planches désaccordées et
de pierres ramassées sur place. Un banc dont personne ne saurait
dire qui l'a construit. Ou reconstruit. Ou rereconstruit. Ils s'asseyent. À nouveau, Alexandrine est envahie d'une étrange émotion. — On est au bout du monde … Normand montre la pointe du Raz, à quelques kilomètres droit devant. —
Pas vraiment, non, on est juste en face du continent. Le bout du monde,
c'est derrière toi, à 180 degrés, vers
l'Amérique. — Tu vois, maintenant, c'est toi qui casses tout.
☐ pp. 179-180 |
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L'auteur qui se dissimule derrière un pseudonyme a consacré
un blog à la rédaction du roman et à ses
« secrets de fabrication » : http://blog.hadrien-klent.com/ Il
y dit avoir passé quelques jours de vacances sur l'île de
Sein au printemps 2010. L'action du roman est censée se
dérouler en 2012.
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mise-à-jour : 12 mai 2016 |
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