Enez Eusa, Ouessant
mystérieux / Maï Sous Dantec et Gwenc'hlan Le Scouëzec ;
photographies de Jean-Robert Masson ; avant-propos de Jean-Yves
Cozan. - Quimper : Élisart Éditeur, 2001.
- 80 p. : ill. ; 23 cm.
ISBN 2-9515761-1-0
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NOTE DE L'ÉDITEUR : Découvrez le Ouessant mystérieux,
de l'île aux portes du sacré.
Laissez-vous guider sur les chemins
inexplorés des pierres levées, des fontaines et
des croix qui jalonnent l'histoire et le temps d'Ouessant, sous
la conduite de Gwenc'hlan Le Scouëzec, à qui nous
devions déjà « Le Guide le la Bretagne
mystérieuse ».
Laissez-vous émouvoir
et porter par le récit de Maï-Sous Dantec qui a su
recueillir les secrets de la mémoire îlienne pour
mieux donner à chacun de partager la quête des origines.
Laissez-vous surprendre par les
singulières photographies de Jean-Robert Masson qui se
donnent à lire comme autant de portes ouvertes sur l'énigme.
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JEAN-YVES COZAN : […] Ici vous êtes au
début, à la tête du monde — Penn ar
Bed. Les oiseaux de l'Arctique viennent ici « en vacances »,
ceux de l'est et de l'ouest se retrouvent. Ils vous invitent
à dépasser le fond du jardin, à ouvrir la
porte bleue.
Partir pour découvrir
les mystères et les couleurs des autres continents. Les
hommes pris d'une soif de connaissance partiront sur les mers
par nécessité et pour le désir de suivre
d'autres étoiles. A la recherche d'une lumière
qui donnera un sens à une vie de voyages toujours initiatiques
et jamais achevés. Ils reviendront, peut-être, gavés
de souvenirs et d'émotions, sur la terre insolite de leur
naissance : « c'était à ....... ;
il y avait une tempête de Nord-Noroît ... » ;
d'autres ne reviendront jamais.
Les femmes attachées à
l'île feront les voyages les plus essentiels ; ceux
de la route du sacré, qui, ici est aussi évident
et palpable que les apparences des réalités insulaires.
Pour partir vraiment de ce lieu
naturellement et si évidemment mystérieux, il faudra
trouver les paroles magiques transmises par les anciens, les
cultes et les religions dans les lieux rituels. Et cela afin
de passer dans l'autre monde, en harmonie avec l'univers.
Mais il faudra mener une quête
de la porte. Il en est une près du Creac'h, à l'ouest
du Stankou au pied de la grande Roche. Il faut patiemment la
trouver. Alors vous brûlerez du désir intense de
partir, car de ce lieu mystérieux notre âme aspire
ardemment à être appelée par « Ce
pays inconnu d'où nul voyageur ne revient ! »
(The undiscovered country from whose bourn no traveler return,
Hamlet, Shakespeare).
☐ Allons voir ... , p. 7
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EXTRAIT |
La fontaine du Stankou
À l'ouest du sémaphore
du Créac'h, l'herbe rase s'en va en pente douce jusqu'aux
roseaux. L'un des vocables les plus fréquents de l'île
est bien ce mot, Korz, le roseau. La plante emplit les
vallées au cours ralenti.
Un gué est là qui
laisse passer.
Qu'est-il de plus beau et
de plus inquiétant qu'un gué en Bretagne ?
Toute métamorphose peut surgir dès le passage.
Mais pour ce, il est nécessaire de le franchir en se laissant
porter par un indicible qui se révèlera plus tard,
beaucoup plus tard peut-être.
Tous les héros, même
ceux qui n'ont pas de nom glorieux, ont un jour franchi le gué.
[...]
Non loin du gué, dans
la proximité immédiate du phare, se trouve, à
la limite du pré et de la roche du rivage, la source du
Stankou, simple trou maçonné, dont la réputation
cependant est grande.
La légende affirme
que l'eau de la fontaine vient des Monts d'Arrez, sur le continent.
Ainsi sont réunis deux lieux forts en spiritualité,
liés par l'eau afin que la Vie perdure depuis l'éternité.
Ce mythe fut conté
sans emphase. L'eau du dessous de la terre remonte inlassablement
vers les fontaines. Cet élément liquide et sacré
porte toute la Bretagne armoricaine qui se trouve être
un grand bateau.
☐ pp. 39-41
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COMPLÉMENT
BIBLIOGRAPHIQUE
- Grégory
H. Moigne, « Gwenc'hlan Le Scouëzec : l'homme et le
druide », Le Juch (Finistère) : YIL
éditions, 2016
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mise-à-jour : 18 août 2016 |
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